Les écologistes nantais appellent la gauche locale reformer un camp soudé, dans l’esprit du NFP de l’été 2024, pour mieux contrer la droite et le centre.
Des ambitions communes, mais un bilan à défendre. À moins d’un an des élections municipales à Nantes (Loire-Atlantique), les forces écologistes de la cité des ducs ont annoncé unir leurs forces au sein d’un nouveau mouvement baptisé Ambitions communes. «Ouverte à tous», cette plateforme a été pensée comme l’éventuelle première brique d’une alliance des gauches nantaises en vue du premier tour du scrutin municipal. Soit une manière de faire revivre la dynamique insufflée par le Nouveau Front populaire (NFP), lors de l’été 2024. Et de «résister chaque jour aux attaques incessantes du camp réactionnaire».
«Nous mettons toute notre énergie à construire un projet écologique et désirable pour la ville, à ériger un front solide et solidaire contre l’extrême droite», a présenté dans un communiqué Marie Vitoux, cheffe de file du nouveau mouvement. Parmi les menaces qui planeraient sur Nantes, Ambitions communes mentionne pêle-mêle des «violences fascistes dans les bars et les commerces», des «contrôles de police au faciès en centre-ville» ou encore un «entrisme associatif orchestrés par l’extrême droite». Pour l’heure, le mouvement associe le groupe municipal écologiste à l’association de veille écologiste et citoyenne (AVEC). Il entend néanmoins tendre la main au Parti socialiste et à La France insoumise.
Les conditions de La France insoumise
Les appels à une union de la gauche nantaise dès le premier tour des municipales se sont accrus avec l’hypothèse d’une liste commune de la droite et du centre, ainsi qu’avec l’irruption de La France insoumise (LFI) dans la course aux municipales. La maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland a souligné à plusieurs reprises, au printemps, sa détermination à travailler à un «rassemblement de la gauche et des écologistes». Auréolé de scores prometteurs à Nantes, lors des scrutins de 2024, le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon entend également compter dans les élections à venir et ne transige pas sur les conditions d’une alliance éventuelle.
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«Une ambition commune ne peut pas être une unité de façade, mais une unité sur un programme de rupture. L’ambition d’union ne suffit pas, il faut faire mieux», observe Marina Ferreruela, co-cheffe de file insoumise à Nantes, en appelant Johanna Rolland et ses alliés écologistes à clarifier leurs positions sur différents points de discorde. Le bilan de la majorité rose et verte au pouvoir contient en effet quelques repoussoirs. Dans le panier, plusieurs dossiers sensibles arrachent la grimace aux Insoumis: le «passage en force» du chantier d’un écocentre sur l’île de Nantes, le projet immobilier «spéculatif» Paridis ou encore l’acception d’un centre de rétention administrative (CRA). Ce dernier est mentionné par les écologistes, qui évoquent la «prison pour étrangers» au rang des projets réactionnaires qui menaceraient Nantes.
«La majorité garde un silence gêné sur des points majeurs du bilan. Nous ne pouvons entrer dans des négociations opaques avant de connaître les intentions programmatiques des uns et des autres», renchérit William Aucant, second co-chef de file insoumis à Nantes. Engagée depuis plusieurs mois dans une «grande enquête populaire», la section nantaise de La France insoumise présentera le 16 juin les bases de son programme pour la cité des ducs. Une fondation nécessaire avant tout débat avec les autres forces de gauche.