René B. était considéré comme le deuxième homme le plus vieux de France. Un héritier de la noblesse française, 109 ans au compteur, une fortune se comptant en millions d’euros en poche et plusieurs propriétés entre les mains. Mais depuis des mois, René B. avait mystérieusement disparu, ne donnant plus signe de vie. De quoi alerter l’une de ses petites-filles, qui transmet un signalement aux forces de l’ordre. Le corps du centenaire est finalement retrouvé, début avril, enterré dans le jardin de l’une de ses maisons située à Lamothe-Capdeville (Tarn-et-Garonne), à quelques kilomètres de Toulouse. Comme le révèle la Dépêche de Midi, le cadavre de l’un des doyens français, enterré à plus d’un mètre de profondeur, était comme «momifié». L’autopsie révèle que la mort de René B., qui ne serait pas d’origine criminelle, était survenue plus de huit mois plus tôt.
Et alors que le fils du défunt, Jean, 67 ans, était en cavale depuis cette macabre découverte et un premier interrogatoire de la police – il s’était échappé de l’hôpital après avoir simulé un malaise –, il a été interpellé mercredi 14 mai par la police judiciaire de Toulouse dans le cadre d’une enquête ouverte pour homicide, selon le quotidien régional. Il a été retrouvé à Tarbes, caché dans sa voiture, se déplaçant grâce à des amis proches issus d’une mouvance catholique.
Deux jours plus tard, le vendredi 16 mai, le sexagénaire, qui vivait avec son père dans ce domaine familial situé dans un quartier cossu, a été mis en examen pour «escroqueries aggravées, abus de confiance et inhumation sans autorisation», indique le procureur de la République de Toulouse, David Charmatz, à France 3 Occitanie. L’homme a également été placé sous contrôle judiciaire. Ces derniers mois, Jean B. aurait en effet continué de percevoir la retraite de son père, comme si celui-ci était encore vivant. Une pension de 3 500 euros par mois.
Lors de sa garde à vue, le fils a finalement avoué avoir enterré son père, en affirmant avoir voulu respecter ses dernières volontés : le centenaire voulait être mis en terre dans «un tombeau recouvert de lauriers», dans le cadre des «plus anciennes traditions catholiques». Un souhait que son fils aurait respecté, raconte la Dépêche du Midi, et qu’il aurait orchestré seul. Il a cependant nié toute mauvaise intention ou toute prétention financière autour de la fortune de son père, ancien professeur de dessin et d’histoire de l’art décoré officier des palmes académiques.