FIGAROVOX/TRIBUNE – Après la mort du rappeur Werenoi ce 17 mai, des internautes ont exigé, au nom de l’islam, que sa musique ne soit plus diffusée. L’essayiste Amine El Khatmi dénonce ces revendications et raconte un autre islam qui n’interdit en rien de succomber à la sensibilité d’une chanson.

Amine El Khatmi est notamment l’auteur de Cynisme, dérives et trahisons (Harper Collins, 2024).

Le rappeur Werenoi est mort ce samedi 17 mai. Et à peine l’annonce faite surgit une injonction étrange, glaçante : sur les réseaux sociaux, certains jeunes rigoristes musulmans appellent à ne plus écouter sa musique, à la supprimer des plateformes, au nom d’une idée délirante — celle qui voudrait qu’écouter ses chansons après sa mort vaille au défunt des péchés supplémentaires dans l’au-delà ! Jamais je n’ai entendu pareille absurdité — ni ici en France, où je suis né, ni là-bas, au Maroc, dans cette partie de ma famille qui vit sa foi avec simplicité, parfois avec rigueur, mais toujours avec cœur. Des femmes voilées qui fredonnent des mélodies en préparant le thé. Des hommes qui citent le Coran et écoutent Oum Kalthoum dans le même souffle.

Oui, la diva Oum Kalthoum, voix d’Orient, conscience lyrique d’un monde arabe que ces jeunes rigoristes ne comprendront jamais. Oum Kalthoum, dont…

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