Volodymyr Zelensky a accusé ce mardi 20 mai la Russie «d’essayer de gagner du temps» en faisant traîner les discussions en vue d’un cessez-le-feu. Selon Kyiv, au lendemain d’un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump, le seul but de Moscou est de «poursuivre» son invasion de l’Ukraine. Dans le même temps, la vice-présidente de la Commission européenne, Kaja Kallas a annoncé l’adoption formelle par l’UE d’un 17e paquet de sanctions contre la Russie.

Ce dernier cible de nouveaux navires pétroliers «fantômes», immatriculés à l’étranger et dont les propriétaires sont maquillés derrière des sociétés écrans, utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes contre les exportations de pétrole russe. «L’UE a approuvé son 17e “paquet” de sanctions contre la Russie, qui vise près de 200 navires de sa flotte fantôme», a écrit sur X la cheffe de la diplomatie européenne, en marge d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles. «D’autres sanctions à l’encontre de la Russie sont en préparation. Plus la Russie mènera la guerre, plus notre réponse sera sévère», a-t-elle ajouté

Le Royaume-Uni a également annoncé ce mardi avoir décidé d’une nouvelle série de sanctions contre la Russie, en visant notamment les secteurs de la défense, de l’énergie et de la finance, après une attaque record de drones lancée dans la nuit de samedi à dimanche sur de nombreuses régions en Ukraine.

«Les dernières frappes de Poutine montrent une fois de plus son visage belliqueux, a commenté le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy. Nous l’exhortons à accepter immédiatement un cessez-le-feu total et inconditionnel, afin que des pourparlers puissent être engagés en vue d’une paix juste et durable.»

Dans cette démarche coordonnée avec l’UE, les 100 nouvelles sanctions britanniques visent notamment 18 navires de la «flotte fantôme» utilisée par la Russie. Elles ciblent aussi une série d’institutions financières, des individus accusés de «propager la désinformation russe» ainsi que les «chaînes d’approvisionnement des systèmes d’armes létales russes, notamment les missiles Iskander», a ajouté le Foreign Office.

Londres précise par ailleurs que «le Royaume-Uni et ses partenaires travaillent à renforcer le plafond sur le prix du pétrole, afin de restreindre davantage les revenus […] alimentant la machine de guerre» de Vladimir Poutine. Et assure que les sanctions occidentales «ont des graves conséquences sur l’économie russe».

Vendredi, les délégations russe et ukrainienne, réunies sous médiation turque à Istanbul, avaient indiqué que chaque partie allait «présenter» prochainement leur «vision» d’une possible trêve, selon les termes du négociateur russe, Vladimir Medinski. Mais il est évident que deux approches s’opposent : Kyiv demande un cessez-le-feu «inconditionnel» de trente jours pour permettre des discussions de paix, tandis que Moscou part du principe que les négociations doivent se faire «simultanément» aux combats.

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