Un an après les Jeux de Paris, le Tour de France va arpenter à son tour la colline de Montmartre, le 27 juillet prochain, lors de la 21ᵉ et dernière étape.Si le public est impatient de raviver la magie olympique, ce passage par les pavés parisiens n’emballe pas des têtes d’affiche de la Grande Boucle, Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel.

Des ruelles encombrées, une ambiance survoltée, des spectateurs galvanisés… Comme les nostalgiques des Jeux olympiques l’escomptaient, Paris va revivre l’une des pages enchantées de sa grand-messe estivale. Le 27 juillet prochain, le peloton du Tour de France 2025 gravira les pavés de la butte Montmartre. Les mêmes pavés que ceux empruntés l’été dernier sur la course en ligne des JO.

Si les fans de vélo boivent du petit-lait, la refonte du tracé de la 21ᵉ et dernière étape, habituelle procession vers les Champs-Élysées, déplaît à des stars de la Grande Boucle. 

On sera 150 à se battre (…) sur une montée très étroite

Jonas Vingegaard, double vainqueur du Tour de France 2022 et 2023

« Pour être honnête, je ne trouve pas que ce soit une bonne idée », a déclaré Jonas Vingegaard, double vainqueur du Tour en 2022 et 2023, lundi 19 mai, lors d’une visioconférence depuis la Sierra Nevada, en Espagne, où il se prépare pour « battre » son rival Tadej Pogacar, qui l’a détrôné l’an dernier.

« Montmartre, ça a été très sympa pendant les JO, il y avait plein de monde avec une bonne ambiance. Mais quand les coureurs y sont arrivés, il ne restait alors plus que 50 coureurs dans le peloton. Sur le Tour de France, on sera 150 à se battre pour se positionner sur une montée très étroite », a expliqué le leader danois de l’équipe Visma-Lease a bike. « Ça va ajouter du stress, plus qu’on ne le voudrait. » 

Un stress supplémentaire inutile à mon sens

Remco Evenepoel, double champion olympique en titre

Ce passage sinueux par Montmartre, où les favoris ne seraient pas à l’abri d’une chute ou d’une défaillance mécanique, va insuffler une dose d’incertitude jusqu’au sprint final sur « la plus belle avenue du monde ». 

« Ce n’est pas la peine de compliquer les choses. On aura assez de moments pour livrer bataille, à se battre pour garder notre position, sans avoir ça en plus le dernier jour », pestait fin avril le double champion olympique Remco Evenepoel. « Ça ne me plaît pas. C’est mieux sans Montmartre qu’avec », lançait même le Belge de la Soudal Quick-Step, qui a pourtant triomphé des pavés parisiens pour se parer d’or. « C’est un stress supplémentaire qui est inutile à mon sens. Au vu de ce qui précède, on sera suffisamment fatigués. »

Les détails du tracé seront connus, mercredi 21 mai, lors d’une conférence de presse à la mairie de Paris. À cette occasion, sera révélé le positionnement de l’ascension de Montmartre. Pas sûr que cela apaise leurs griefs.

Yohan ROBLIN