L’intelligence artificielle (IA) s’invite partout, même dans les fermes. C’est donc naturellement que le Space, le salon international de l’élevage de Rennes, a décidé d’en faire le fil rouge de sa 39e édition, prévue du 16 au 18 septembre prochains. Parmi les 100 000 visiteurs et 1 200 exposants attendus au Parc-expo, ils sont déjà nombreux à utiliser des solutions d’IA au quotidien. « On ne découvre pas ces sujets d’ »intelligence agricole », confirme le président du Space, Marcel Denieul, ce mardi 20 mai, lors d’une conférence de presse. L’agriculture nécessite beaucoup de savoir, l’intelligence est inhérente au métier. Mais il y a aujourd’hui beaucoup de nouveautés qu’il nous paraît important de mettre en avant. »

Promesses alléchantes

Applications, robots, objets connectés, caméras… L’IA s’est imposée comme l’un des axes de réponse aux difficultés d’un monde agricole qui dénonce régulièrement la baisse de ses revenus et l’empilement des normes. Il faut dire que les promesses associées à ces technologies – souvent onéreuses – sont alléchantes : hausse de la productivité, meilleure gestion et anticipation des risques climatiques ou sanitaires, amélioration du bien-être animal, réduction des impacts environnementaux, allègements des charges, gain de temps pour les agriculteurs…

Didier Lucas, responsable innovation du Space, en est certain : « L’élevage est en train de changer et l’IA est en capacité de nous donner des réponses ». À condition que les agriculteurs perçoivent l’utilité des outils qui leur sont proposés et qu’ils sachent bien les utiliser, relève celui qui est aussi éleveur porcin et président de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor.

La commissaire générale du Space, Anne-Marie Quéméner, entourée par Didier Lucas (responsable innovation), Marcel Denieul (président) et Jean-Yves Rissel (responsable concours d’animaux).La commissaire générale du Space, Anne-Marie Quéméner, entourée par Didier Lucas (responsable innovation), Marcel Denieul (président) et Jean-Yves Rissel (responsable concours d’animaux). (Photo Le Télégramme/Guillaume Bietry)Un hackathon

Pour démêler le sujet, des conférences et des ateliers seront organisés au Space, avec également des démonstrations et des animations. L’IA sera aussi au cœur d’un hackathon, « le premier du genre organisé par le salon », souligne la commissaire générale de l’événement, Anne-Marie Quéméner. Pendant deux jours, des équipes chercheront à développer « un prototype fonctionnel en exploitant les potentialités de l’IA », afin de répondre à un besoin exprimé par une entreprise. Les thématiques seront diverses : suivi intelligent des troupeaux, détection précoce des maladies et gestion des risques, allègement de la gestion et de la traçabilité des exploitations, aide à la décision, amélioration de la commercialisation… Autant de sujets qui, selon Didier Lucas, « font partie de ce que sera l’agriculture de demain ».