Par

Julien Munoz

Publié le

20 mai 2025 à 19h06

Serpent de mer de l’actualité ferroviaire depuis de nombreuses années, le sujet de la ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN) revient sur la table.

Ce projet stratégique, annoncé par Nicolas Sarkozy en 2009, doit voir le jour d’ici 2040. Le coût total du projet est estimé à 11 milliards d’euros.

Ce mardi 20 mai 2025 au matin, Sébastien Fagnen, sénateur PS de la Manche, a interrogé le gouvernement quant à son soutien au projet.

« Une infrastructure déterminante »

Celui-ci doit notamment permettre de doter l’ouest de l’Île-de-France et la Normandie d’une infrastructure autorisant des liaisons plus fréquentes, plus fiables, plus rapides, plus directes vers Paris (sur les axes Paris-Mantes-Rouen-Le Havre, Paris-Mantes-Évreux-Caen Cherbourg et Rouen-Caen) et provoquer un report des usages de la voiture vers le rail.

Pour la Normandie, la réalisation de la LNPN n’est plus seulement une question de désenclavement mais aussi de dignité. Nous ne pouvons pas tolérer que 3,3 millions de Normandes et de Normands continuent de subir un tel déclassement ferroviaire. Pouvons-nous accepter plus longtemps les reports incessants de la LNPN ? L’urgence est là. Nous avons besoin d‘un calendrier clair et de financements garantis.

Sébastien Fagnen, sénateur PS de la Manche

Les études de SNCF Réseau réalisées sur le LNPN, sont sans ambiguïté sur l’intérêt de la ligne tant sur le volet des voyageurs que du fret.

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Pourtant rien ne sembler bouger vraiment, alors que les territoires voient la concrétisation de grands projets rendre d’autant plus pressante une meilleure liaison ferroviaire.

La LNPN est une infrastructure déterminante pour garantir le désenclavement réel de la région et pérenniser son essor économique. Rouen, Le Havre et la vallée de la Seine incarnent l’ouverture de la capitale de notre pays vers la mer. La Manche concentre des activités énergétiques stratégiques pour notre souveraineté. Je pense à la vallée de la Seine, Haropa Port et le projet Aval du futur dans le Cotentin. Le projet revêt également un intérêt écologique majeur, mais aussi pour le transport francilien.

Sébastien Fagnen, sénateur PS de la Manche

Le projet a déjà bénéficié de plus de 100 millions d’euros d’investissement, et a été soutenu par les différents gouvernements successifs.

Auditionné fin octobre 2024 au Sénat, François Durovray, l’ancien ministre des Transports, avait évoqué ‘ »un projet d’intérêt national »,  « essentiel » pour la Normandie, l’Île-de-France et la France.

Comité de pilotage

Une prise de position tranchée, quelques semaines après le volte-face de Valérie Pécresse.

La présidente de la région Île-de-France s’était mis la Région Normandie et ses parlementaires à dos après avoir voté, mi-septembre, une motion pour demander à l’État d’abandonner le projet de LNPN.

« Quelle impulsion nouvelle le gouvernement va-t-il donner à la LNPN, et comment entend-il répondre aux attentes de ce financement ? « , interroge Sébastien Fagnen. L’exécutif, justement, appelle à la concertation. Mais assure vouloir avancer.

Le soutien du gouvernement à cette ligne ne faiblit pas du tout. Il s’agit maintenant de renouer le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes. La nomination, par le Premier ministre, d’un nouveau délégué interministériel au développement de la Seine a amorcé la relance du projet. Le délégué a déjà rencontré tous les élus concernés, et présidera prochainement un comité de pilotage, qui constituera un nouveau point de départ au projet.

François Gatel, ministre chargée de la ruralité

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, y participera. 

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