Dans un marché du luxe stable l’an dernier, l’emblématique groupe a vu ses ventes reculer de 4 %, et son résultat opérationnel chuter de 30 %.
Jusqu’ici très résistant à l’atterrissage du marché du luxe depuis deux ans, Chanel est rattrapé par les turbulences. L’an dernier, dans un marché du luxe stable selon Bain, la marque propriété des frères Wertheimer a vu son chiffre d’affaires reculer de 4,3 %, à 18,7 milliards de dollars (16,2 milliards d’euros). « Nous avons été confrontés à des conditions macroéconomiques plus difficiles en 2024, qui ont eu un impact sur les ventes dans certains marchés », détaille Leena Nair, PDG de la marque. Si les ventes du groupe ont continué à progresser en Europe (+0,6 %), elles ont souffert de la morosité du marché chinois (-7,1 % en Asie Pacifique).
« En tant que marque centenaire, nous sommes habitués à faire face à des cycles d’activité soumis à des fluctuations », assure la dirigeante du groupe qui vient de recruter un nouveau directeur artistique, Matthieu Blazy. « Nous abordons la transition avec patience et perspective, car la vision a besoin de temps pour se déployer et se construit au fil du temps », détaille un porte-parole de Chanel.
Investissements dopés de 40 %
Dans un contexte moins porteur, le groupe a dopé de 40 % ses investissements (immobiliers, développement durable…), à 1,8 milliard de dollars. Ceux marketing (événements clients) ont été maintenus à 2,4 milliards. Ceci a pesé sur son résultat net, en baisse de près de 30 %.
Alors que la question de l’impact des tarifs douaniers sur les acteurs du luxe monopolise les esprits, le groupe compte se montrer plus raisonnable sur ses hausses de prix. Selon les analystes de Citi, il les a limitées en avril à 30 % de son assortiment.