Bonjour à toutes et à tous. RFI – Radio France Internationale en direct de Paris. Il est 18 heures.

Le Journal en français facile.

Adrien Delgrange.

Grands titres de cette édition dans l’actualité de ce mardi 20 mai :

La situation à Gaza. Qui pourra arrêter l’esprit guerrier de Benyamin Netanyahu ? Les Occidentaux, comme le Canada, le Royaume-Uni et la France, exercent une pression sur le Premier ministre israélien pour qu’il arrête le massacre que subissent les Gazaouis.

La Russie cherche à « gagner du temps ». C’est l’analyse du président ukrainien après le coup de fil d’hier entre le président russe et le président américain.

Un tremblement de terre, un séisme, il y a quelques instants, au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Et puis, enfin, en France, nous parlerons consommation de tabac. Plus on est pauvre et plus on fume de cigarettes. C’est ce qui ressort d’une étude que nous détaillera, à la fin de cette édition, Lou Ecalle.

Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.

De nouveau, il faut fuir, fuir les bombardements israéliens. Israël continue de lâcher des bombes en toute impunité sur les civils gazaouis. Des hommes, des femmes et des enfants qui n’ont rien à voir avec la guerre. Plus de 53 000 personnes ont été tuées par l’armée israélienne depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023. Actuellement, les bombardements visent principalement le nord et le sud de l’enclave, comme en témoigne cet homme. Témoignage recueilli par notre reporter sur place, Rami El Meghari.

« On est des morts-vivants. Ça y est ! S’ils veulent nous tuer. Ça y est ! J’ai le moral à zéro. On vit pas, on mange pas, y a rien. Je suis vraiment très très fatigué, épuisé. À quoi ça sert, la vie ? »

Témoignage recueilli, comme je vous le disais, par notre correspondant sur place.

Israël qui reçoit des pressions venues du monde occidental. Cet après-midi, Londres a décidé de convoquer l’ambassadrice israélienne dans son pays. Le Royaume-Uni qui, par ailleurs, annonce suspendre ses « négociations pour un accord de libre-échange » avec Israël, en réponse à l’intensification de cette offensive israélienne. Hier, trois pays – la France, le Royaume-Uni et le Canada – ont signé un communiqué commun. Un texte qui menace, notamment, de ne pas garder « les bras croisés » face aux actions dites « scandaleuses » menées par Benyamin Netanyahu à Gaza. Alors, un communiqué, certes, mais ce n’est pas assez pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, le Français Dominique de Villepin.

« La lecture de ce communiqué est terrifiante. Terrifiante d’impuissance, terrifiante d’attente. Que faut-il pour que les dirigeants européens, les dirigeants occidentaux passent aux travaux pratiques ? Les peuples du monde ne peuvent pas l’accepter et les gouvernements tergiversent. Ils sont là, une fesse sur l’autre sur leur chaise. Ils signent des communiqués mais qui sont insupportables. Et ils sont là, avec des sabres de bois, alors que il y a trois choses à faire. La première chose, c’est de suspendre immédiatement l’accord européen avec Israël. L’essentiel du commerce d’Israël se fait avec l’Europe. Suspension. Deuxièmement : immédiatement, embargo sur les armes de tous les pays européens. Troisièmement : déferrement de l’ensemble du gouvernement israélien et des principales autorités militaires israéliennes devant la Cour pénale internationale. »

L’ancien ministre Dominique de Villepin, chez nos confrères de Radio France, ce matin. Depuis, Israël répond. Israël dit rejeter les pressions extérieures, toutes pressions venues de l’extérieur « ne détourneront pas Israël de sa voie, qui est de défendre son existence et sa sécurité contre des ennemis qui cherchent à [le] détruire », indique un communiqué des Affaires étrangères en Israël.

Le Journal en français facile.

Au lendemain d’un appel téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump au sujet de la guerre en Ukraine, le président ukrainien accuse la Russie de « gagner du temps », de jouer la montre en faisant traîner les discussions. Pour Volodymyr Zelensky, cela permet à Vladimir Poutine, je le cite, de « poursuivre son invasion de l’Ukraine ». Cet entretien téléphonique de deux heures entre les dirigeants russe et américain n’a pas permis, hier, d’aboutir à l’annonce d’un cessez-le-feu, pourtant réclamé par Kiev et les Européens.

Des Européens, d’ailleurs, concernés par cette guerre de la Russie contre l’Ukraine. Des pays comme l’Allemagne subissent quelques conséquences, conséquences appelées opérations hybrides. Alors, il y a de l’espionnage, des cyberattaques, des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux pour influencer l’opinion. Nous sommes en ligne, d’Allemagne, avec notre correspondant. Pascal Thibaut, bonjour.

Bonjour, Adrien.

Aujourd’hui, à Munich, s’est ouvert un procès contre trois suspects qui ont la double nationalité, allemande et russe.

Oui, tout à fait. Alors, le principal accusé s’appelle Dieter S. Il est apparu, au début du procès, le crâne rasé, une longue barbe, une croix chrétienne autour du cou. L’homme n’a pas été recruté par hasard par Moscou, d’après la justice allemande. Il a combattu, entre 2014 et 2016, dans une milice séparatiste prorusse, dans l’est de l’Ukraine – une milice, donc, en faveur de Moscou. Dieter S. est accusé d’avoir transmis des informations à la Russie, d’avoir préparé des actes de sabotage en Allemagne contre les infrastructures qui permettent de livrer de l’aide à l’Ukraine. Des attentats à l’explosif, des incendies contre des sites militaires ou industriels étaient envisagés, d’après la justice allemande. L’homme a rassemblé des informations, par exemple, sur une base militaire américaine en Bavière, où des soldats ukrainiens apprennent à conduire des chars de combat. Dieter S. et les deux autres accusés risquent des peines allant [d’un] an à dix ans de prison. Les affaires d’espionnage, vous l’avez dit, de la Russie se multiplient. Un ancien agent secret allemand est actuellement jugé ; il est accusé d’avoir transmis des informations à la Russie. La semaine dernière, trois Ukrainiens ont été arrêtés. Ils prévoyaient d’envoyer des paquets explosifs dans leur pays et ils auraient été recrutés par les services russes. Moscou recourt, désormais, souvent à des agents « jetables » – des agents qui ne sont pas des espions professionnels. En cas d’arrestation, la responsabilité de la Russie est plus difficile à prouver.

Merci, Pascal. Pascal Thibaut en direct de Berlin dans votre Journal en français facile.

Nous sommes, à présent, dans l’océan Pacifique, où un tremblement de terre vient de se produire au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Un séisme de magnitude 6,6 d’après l’Institut géologique américain, qui, pour l’instant, n’a pas causé de dégâts.

L’actualité en France, où les Français fument de moins en moins de cigarettes. 23 % de fumeurs quotidiens en 2023 : c’est le chiffre le plus bas depuis la fin des années 90. Mais, à y regarder de plus près, cette étude publiée par Santé publique France, Lou Ecalle, bonjour.

Bonjour, Adrien.

Le tabagisme reste, en revanche, un véritable marqueur d’inégalités, car le niveau de diplôme aurait un impact sur l’usage du tabac.

Oui. Concrètement, les personnes qui n’ont pas le baccalauréat sont, souvent, plus accros à la cigarette que les personnes diplômées. Dans le rapport, on lit aussi que les personnes les plus pauvres sont celles qui fument le plus. Pourtant, le prix des paquets de cigarettes augmente. Aujourd’hui, le paquet est en moyenne à 12 euros en France. 35 % des chômeurs seraient ainsi des fumeurs réguliers. Ces inégalités, elles ne sont pas nouvelles. En 2023, déjà, Santé publique France les pointait du doigt.

Alors, expliquez-nous les différentes causes qui expliquent ces résultats, Lou.

Eh bien, chez les plus riches et les plus diplômés, le tabagisme est mal vu ; il est critiqué. En revanche, il est normalisé chez les plus pauvres. Les personnes qui viennent de milieux défavorisés se projettent aussi moins dans l’avenir que les plus riches. Elles vivent au jour le jour, pensent d’abord à subvenir à leurs besoins, à se nourrir, à se loger, et pensent donc moins aux conséquences du tabac sur leur santé. Autres causes, Adrien, l’anxiété et les troubles dépressifs sont également plus importants chez les plus modestes et la cigarette est souvent perçue, à tort, comme un moyen de soulager tout ce stress. Il y a donc encore des efforts à faire pour réduire le tabagisme. Mais le rapport souligne, enfin, une donnée rassurante : les 18-24 ans sont moins nombreux à fumer tous les jours que les 25-34 ans.

Lou Ecalle dans votre Journal en français facile.

Des informations que vous pouvez retrouver à tout moment sur notre site Internet francaisfacile.rfi.fr.

À demain, où que vous soyez sur la planète, pour une nouvelle édition.