Le navire avait été arraisonné dimanche 18 mai alors qu’il venait d’appareiller d’Estonie.

Les autorités russes ont relâché le Green Admire, pétrolier libérien appartenant à des intérêts grecs, qu’elles avaient arraisonné au large des côtes estoniennes, dimanche 18 mai. 

Pour mémoire, l’arraisonnement s’est produit peu après le départ du Green Admire du port estonien de Sillamäe, situé à proximité immédiate de la frontière russe. Le pétrolier a emprunté un corridor maritime internationalement reconnu pour la navigation des navires à fort tirant d’eau. Ce corridor traverse les eaux territoriales russes, mais fait l’objet d’une convention d’usage tripartite entre la Russie, la Finlande et l’Estonie. C’est cependant à cet endroit que le navire a été intercepté et amené vers l’île de Gogland, un territoire russe fortement militarisé au nord-ouest de Sillamäe.

Depuis 2022 et le début de la guerre en Ukraine, les autorités estoniennes déconseillent aux navires de transiter par les eaux russes pour accéder ou quitter le port de Sillamäe. Malgré cela, de nombreux bateaux continuent d’emprunter ce passage, car l’alternative qui traverse exclusivement les eaux estoniennes est jugée plus complexe en raison de la présence de hauts fonds et de nombreux changements de cap nécessaires.

Dans le cas du Green Admire, le pilote portuaire avait recommandé d’éviter la traversée des eaux territoriales russes. D’après les autorités estoniennes, la marine russe avait également adressé plusieurs avertissements au pétrolier pour qu’il n’entre pas dans une zone maritime classée « dangereuse » pour la navigation, une restriction en vigueur depuis un certain temps mais qui n’avait jamais été appliquée jusqu’alors. À l’aller, le Green Admire avait déjà emprunté ce même itinéraire sans rencontrer de difficultés.

Selon le ministère estonien des Transports, il s’agit du premier cas récent d’intervention des forces russes sur le trafic maritime commercial à destination ou en provenance de l’Estonie. Les autorités recommandent désormais aux navires à fort tirant d’eau d’emprunter la route alternative, bien que celle-ci soit moins pratique, afin d’éviter les eaux russes et de réduire les risques d’incident.

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