Ce n’est que le début. En décrochant, le 2 mai dernier, une montée en Ligue 1 tant espérée en interne depuis près d’une décennie, le Paris FC a incontestablement franchi un palier décisif dans sa mise en orbite, annoncée fin 2024 lors du changement de propriétaire.
Pour Pierre-Yves Hamel, au club depuis trois saisons, il s’agit avant tout de la récompense d’un travail de longue haleine pour ceux qui ont œuvré à cette réussite sportive. « Il y a une forme de soulagement, explique l’attaquant breton. Car cela fait quelques années maintenant qu’on tournait autour de l’accession, directe ou via les barrages de Ligue 2. C’est une belle récompense collective, et en particulier pour le président Pierre Ferracci, qui a su créer un environnement favorable autour de l’équipe pour atteindre cet objectif. »
Rivalité capitale
Mais le vrai déclic, c’est l’arrivée aux commandes, il y a six mois, d’un nouvel actionnaire riche et ambitieux, la famille Arnault, alliée (entre autres) au groupe autrichien Red Bull. De quoi donner des ailes au projet de deuxième grand club dans la capitale – enfin ! -, histoire de venir titiller l’hégémonie du Paris SG (*) à moyen ou à long terme. « Il y aura désormais en Ligue 1 une vraie concurrence à Paris entre les deux clubs, et c’est une bonne chose pour tout le football français, abonde Pierre-Yves Hamel. Le PFC veut s’installer au plus haut niveau, et il s’en donne les moyens. »
Pour l’attaquant finistérien de 31 ans, la tournure des événements a quelque chose d’excitant mais suscite aussi de légitimes interrogations. Quid du mercato estival ? L’effectif va-t-il être bouleversé afin de monter une grosse équipe dès la saison prochaine ? « On s’attend forcément à ce qu’il y ait un recrutement de qualité, mais c’est peut-être un peu tôt pour tout changer, estime le Finistérien. L’hiver dernier, le club a misé sur la continuité du groupe pour décrocher la montée, ce choix s’est avéré payant. Beaucoup de joueurs ont envie de continuer l’aventure, et j’en fais partie. »
Pierre Ferracci (à gauche), président du Paris FC depuis 2012, et Antoine Arnault, nouvel actionnaire majoritaire du club, unis pour la réussite du Paris FC sur la durée. (Photo Yoan Valat/EPA)Un futur encore flou
À 31 ans, Pierre-Yves Hamel a encore une année de contrat à faire valoir. Auteur de cinq buts en 22 matchs de L2 lors de la saison écoulée, il espère encore faire partie des plans à la reprise de l’entraînement. « On verra bien ce qu’il se passe, temporise l’intéressé. En tout cas, pour l’instant, je ne me projette pas ailleurs. J’ai marqué quelques buts importants en fin de saison, et avec mon vécu dans le foot pro, je me dis que j’ai encore quelque chose à apporter ici. »
Il imagine également des retrouvailles savoureuses avec sa chère Bretagne au sein de l’élite, qu’il s’agisse de ses anciennes couleurs (Stade Rennais, FC Lorient) ou du club qu’il supportait enfant (Stade Brestois), celui de sa ville natale. Le Paris FC, pour sa part, écrira une nouvelle page de son histoire, avec une glorieuse perspective qui s’ouvre devant lui. « La priorité, ce sera déjà de se maintenir dans l’élite, prévient son avant-centre. Pour construire quelque chose de durable, il ne faut pas brûler les étapes… »
* À l’origine, le Paris Football Club et le Paris Saint-Germain ne formaient qu’une seule et même entité. La séparation date de mai 1972.