Par
Laure Gentil
Publié le
20 mai 2025 à 18h07
Ce mardi 20 mai 2025 s’est ouvert le procès de Mohamed L. , Moktar S. et Djailani E. Ces trois hommes âgés de 26 et 29 ans sont jugés à la cour d’assises de Loire-Atlantique, pour le meurtre du jeune Esteban Le Costevec, survenu à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) à l’été 2019.
Les profils psychologiques des accusés ont notamment été évoqués devant une salle presque remplie. Tous clament leur innocence.
« Beaucoup de débats »
Selon les experts psychologues, Moktar S., très connu de la Justice suite à de multiples condamnations, s’est montré peu coopératif. Interrogé sur cette absence d’implication lors des entretiens, Moktar S. est sans appel : « Je n’ai rien à voir avec cette histoire, je n’ai rien à dire. » Une posture qu’il conserve depuis le début de l’audience.
Mohamed L., qui a lui aussi un long passé judiciaire, a pu s’exprimer. De nombreux incidents : victime d’une agression ou addiction au cannabis, émaillent son dossier. Selon lui, il aurait mal supporté de ne pas bénéficier d’une remise en liberté.
Mohamed L. a de plus été relaxé dans le cadre d’une affaire de violences aggravées. Un appel est en cours. « Je connais par cœur mon dossier judiciaire », commente-t-il simplement.
Si pour l’instant, la cour d’assises a uniquement abordé les profils psychologiques et les antécédents judiciaires des accusés, Me Pacheu, un des avocats de la famille d’Esteban Le Costevec, attend beaucoup des débats.
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Ils (la famille N.D.L.R.) attendent que la Justice se prononce sur la culpabilité des accusés, qu’on sache officiellement qui est le coupable du meurtre d’Esteban.
Me Pacheu
Avocat de la famille d’Esteban
« Il y a plusieurs personnes qui ont participé à cette scène, tout le monde a sa responsabilité, a-t-il déclaré. C’est un dossier qui va nécessiter beaucoup de débats. »
L’ombre du Moonlight
Les débats ont été vifs entre les parties dans l’après-midi suite à la demande de Me Sobieslaw Bemmoussat, l’avocat de Mohamed L., d’accéder à un fichier TAJ (traitement d’antécédents judiciaires » N.D.L.R.) de Mohamed A. un témoin qui doit intervenir, en visioconférence depuis sa cellule, au procès.
Celui-ci est connu pour avoir été mis en cause et relaxé en avril dernier dans l’affaire de la fusillade du Moonlight.
Ce dernier a désigné au téléphone deux des trois accusés du dossier, alors qu’il était placé sur écoutes policières dans sa cellule. Or, les sons ont été sujets « à des interprétations divergentes » selon la chambre de l’instruction.
Des témoins aux abonnés absents
Pendant les cinq jours de procès, une douzaine de témoins doivent être entendus. Or, trois ne se sont pas présentés, dont un certain Idriss G., qui, selon les avocats de la défense, aurait eu un rôle prépondérant dans l’affaire. Il est sujet à un mandat de recherche. « Il aurait dû être entendu ! On ne sait pas où il est. Il me semble nécessaire qu’il vienne », s’est agacé Me Sobieslaw Bemmoussat, l’avocat de Mohamed L.
Un témoin « sous X » n’est pas non plus venu. « Ce n’est pas la première fois qu’un témoin sous X est cité, et à chaque fois, ils ne comparaissent jamais. J’ai peu d’espoir qu’il soit entendu. J’estime qu’on peut passer outre », a ironisé Me Bemmoussat.
Le procès doit continuer jusqu’au lundi 26 mai.
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