Par
Thibault Nadal
Publié le
20 mai 2025 à 17h12
« Cette décision est une victoire pour toutes les survivantes ». Ce sont par ces mots que les militantes du collectif Nous Toutes Aubagne ont réagi à l’annulation du concert de Jean-Luc Lahaye, prévu le samedi 14 juin prochain à La Penne-sur-Huveaune. Après l’annonce en avril 2025 de sa venue au Cherrydon, une petite salle de concert des Bouches-du-Rhône, une pétition avait été lancée pour « dénoncer une programmation inacceptable et scandaleuse pour les victimes », rappelant le lourd passif judiciaire du chanteur.
Jean-Luc Lahaye a notamment été condamné en 2007 pour « atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans » et en 2015 pour « corruption de mineur de 15 ans ». Il est également mis en examen en 2021 pour « viol et agression sexuelle de mineurs de plus de 15 ans » sur deux adolescentes. Des faits qui remontent à 2013 et 2014.
L’établissement menacé
Contacté par actu Marseille, le gérant du Cherrydon, Denis Durand, explique avoir pris cette décision « pour le bien de tout le monde » et pour « éviter des débordements ».
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Depuis l’annonce de sa venue en avril dernier, Denis Durand affirme « avoir reçu des menaces sur les réseaux sociaux et des coups de fil anonymes ». Même s’il assure qu’il ne déposera pas plainte pour ces faits.
Il y a eu beaucoup de pression sur ce concert, de la part des associations notamment. Nous n’avions pas évalué la gravité de la chose quand on l’a programmé.
Denis Durand
Gérant du Cherrydon à La Penne-sur-Huveaune
La salle était « quasiment complète »
Denis Durand raconte avoir été contacté il y a plus d’un mois par l’agent de Jean-Luc Lahaye. « Nous n’ignorions pas ce qu’il avait fait », assure le gérant de la salle de spectacles.
Malgré le lourd passif du chanteur de 72 ans, Denis Durant n’imaginait « l’ampleur que ça allait atteindre ». Pour ces raisons et afin d’éviter des manifestations déjà programmées devant sa salle, le choix a été fait d’annuler la venue de Jean-Luc Lahaye. Une décision comprise acceptée par ce dernier, selon le gérant du Cherrydon.
Pourtant, la soirée affichait « quasiment complet », selon Denis Durand qui regrette l’ampleur de la mobilisation. « Ça reste de la musique, du spectacle. Ça m’aurait fait plaisir de l’avoir dans ma salle, qu’il chante ses tubes durant une heure et qu’il rentre chez lui et qu’on passe à autre chose ».
À la place, le Cherrydon a programmé une soirée karaoké.
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