Un coup de massue s’abat sur « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres ». Naïs, ancienne membre de la tribu bleue, représentant le sud de la France, a été éliminée à l’issue de l’épisode diffusé ce mardi soir sur TF1. Elle doit sa sortie à la volte-face de Maxime lors du conseil et au collier d’immunité surprise de Gaëlle. Dans sa chute, l’aventurière entraîne son camarade Pierre-Marie, le Drômois, son binôme des « destins liés ».
La Marseillaise de 25 ans, éducatrice spécialisée, était l’une des candidates emblématiques de la saison. Très performante sur les épreuves mais jugée trop passive sur le camp par certains aventuriers, Naïs a marqué les téléspectateurs avec son caractère entier, ses répliques et son amour revendiqué pour la cité phocéenne. Elle a répondu aux questions de 20 Minutes.
Comment avez-vous vécu votre élimination ?
Je m’y étais préparée mentalement et bien en amont parce que je savais très bien que je ne pouvais pas compter sur Maxime. Mais c’est toujours triste et décevant de partir aussi proche du but.
Saviez-vous donc que Maxime allait vous trahir ?
Non, je ne savais pas mais j’avais des doutes. Quand on joue avec un pion qui n’est pas fiable, on préfère se préparer. Au vu de la situation, je n’avais pas d’autres issues pour m’en sortir. Les cartes étaient dans ses mains et quand c’est comme ça, on ne peut pas faire autrement.
Avez-vous vu son vote contre vous comme une trahison ?
Bien sûr que je l’ai vécu comme une trahison dans le sens où il joue sur les deux tableaux. Il nous dit qu’il joue pour nous et au final, il nous la met à l’envers. Mais bon, avec du recul, étant une personne très joueuse, je reconnais qu’il a bien joué.
Avez-vous culpabilisé d’avoir entraîné avec vous Pierre-Marie, votre binôme des « destins liés » ?
Oui et non parce que finalement c’est une vengeance de Maxime par rapport à Pierre-Marie [le candidat a participé à son éviction lors des Ambassadeurs]. Donc ce n’est pas forcément de ma faute, même si j’ai été la cible première, on ne va pas se mentir. J’ai toujours été la tête à abattre chez les bleus. Ça n’a donc pas joué en la faveur de Pierre-Marie de se retrouver en binôme avec moi. Mais sur ce coup-là, moi non plus.
Étiez-vous finalement les deux cibles à abattre ?
Maxime a fait d’une pierre, deux coups. On ne peut pas se le cacher, il a bien joué. Après, ça reste un traître. Je n’avais pas envie de partir à ce moment-là. Je voulais tout faire pour rester. Je me voyais aller loin. J’avais encore de l’énergie quand d’autres faisaient des malaises. Bien sûr que je l’ai mauvaise.
Votre nom circulait très régulièrement avant les conseils. Est-ce que vous aviez l’impression d’être sans cesse sur la sellette ?
Tout le temps. Quoi qu’il arrive, même à partir du moment où j’ai décidé de changer, je me suis bien rendu compte que je resterais la cible à abattre, peu importent mes efforts.
Pour quelle raison ?
La raison, je ne la connais pas. Ils ne sont pas venus me le dire en face. Je n’en ai aucune idée.
Certains aventuriers vous trouvaient indolente et peu active sur le camp. Avez-vous l’impression d’avoir été jugée un peu à la hâte ?
Oui, c’est ce que je voulais souligner. Je suis honnête et je reconnais qu’au début de l’aventure je n’étais pas la plus active, je ne faisais pas grand-chose. Je n’avais pas envie de faire d’efforts parce que je n’avais pas d’affinités avec eux et je savais très bien comment ils parlaient de moi et ce qu’ils pensaient. Je ressens beaucoup les choses, je suis une personne hypersensible. Mais il y a eu un moment où mon aventure a pris un tournant et à ce moment-là, je n’en faisais pas moins que Céline ou Noémie sur le camp. Mais c’était un prétexte pour eux, ils s’y sont engouffrés pour se donner une raison.
Dans une séquence, Jérôme, candidat du sud-ouest [dans l’équipe adverse] découvre une nouvelle facette de vous et souligne votre courage. Cela vous a-t-il fait plaisir qu’un aventurier reconnaisse votre valeur ?
Ça m’a fait énormément plaisir. De mon côté, j’avais mes alliés qui savaient exactement qui j’étais, voyaient mes efforts et ce que je faisais réellement. Que le côté adverse s’en rende finalement compte et l’admette, ça m’a fait beaucoup du bien.
Vous êtes marseillaise et vous portez un amour immense à votre ville. La représenter dans ce jeu, c’était une fierté particulière ?
Je suis tellement fière de mon parcours et d’avoir représenté ma ville comme je l’ai fait. D’autant plus lorsque je marche dans la rue et que l’on me dit : « Naïs, tu nous as représentés, t’as assuré, on t’aime trop ! » La fierté est au plus haut point. Et puis, on m’a choisie pour Marseille, c’est beau.
Qu’aimez-vous dans votre ville ?
Ce que j’aime, c’est que Marseille a une identité à part. D’ailleurs, vous m’avez demandé pourquoi dans le jeu on voulait m’éliminer. Je pense que dès le début, la première réponse, c’est qu’on est différent. On le constate instantanément, à partir du moment où on ouvre la bouche, on voit direct qu’il y a une différence avec l’accent. On ne peut pas le cacher, et en plus de ça, on a une mentalité à nous. Marseille, c’est Marseille.
Vous semblez aussi être une grande fan de Jul, l’un des ambassadeurs de Marseille, vous reprenez notamment son célèbre signe après une victoire. Est-ce le cas ?
Je suis une grande fan de Jul depuis toujours. J’aime les valeurs qu’il porte dans ses textes. Cette victoire a été double dans le sens où j’ai gagné mon épreuve et j’ai pu faire ce signe. C’est quelque chose que j’avais dans la tête, je me disais que je le ferais si je gagnais. J’en ai eu l’occasion, j’ai gagné deux épreuves individuelles, j’ai de la chance et je mérite, on va dire.
Après le départ de votre coéquipière Jessica, vous prononcez cette phrase : « Elle n’a pas tiré dans la cible mais elle a tiré dans mon cœur ». Une réplique digne des paroles de Jul selon des internautes. Ce serait une consécration de la retrouver dans l’une de ses chansons ?
Ah, ce serait quelque chose ! Ce serait magnifique.
Écoutez, je suis en attente, là. Normalement, oui, mais je n’ai pas encore eu de confirmation.
Votre vie est-elle différente depuis votre participation à « Koh-Lanta » ?
Ça a changé quelque chose en moi parce que j’étais une fille qui avait du mal avec le côté social. Et là, me retrouver après « Koh-Lanta », me faire aborder, arrêter, quand je sors le soir, la journée, au travail… Partout, je suis reconnue ! Automatiquement, ça me force à m’ouvrir aux gens. On va dire que je suis un peu moins sauvage, parce que c’est le terme qui me correspondait quand je me suis vue à la télé. Ça a beaucoup changé ma vie. Après, je suis toujours la même personne.
Si c’était à refaire, vous feriez la même chose ?
Si je devais la refaire, je ne la changerais pas. Mon aventure « Koh-Lanta » a été authentique, véritable, comme moi. Je suis restée fidèle à moi-même. Par contre, une deuxième aventure, ce serait une autre Naïs.