Publié le
21 mai 2025 à 7h09
Cher Thomas Jolly, vous êtes courroucé, on le sait. Votre projet de grande célébration du 14 juillet à Rouen tombe à l’eau et on peut comprendre votre désarroi et votre colère. Toutefois, dans votre communiqué annonçant l’abandon du « 14.7 », vous ne manquez pas d’attaquer vertement les élus et la presse. Nous ne nous exprimerons pas pour les premiers, qui sauront bien défendre leur position, mais uniquement pour la presse et 76actu en particulier, en rappelant quelle est notre responsabilité envers nos lecteurs.
Coups de pression en coulisse pour taire le projet 14.7
Je voudrais d’abord revenir sur les coulisses de nos révélations, car un peu de transparence ne fait jamais de mal. À 76actu, nous avons eu vent de ce projet la semaine précédant sa présentation aux élus le 12 mai 2025.
Bien évidemment, nous avons mobilisé nos sources pour en avoir confirmation et en savoir davantage, ce que nous avons réussi à faire. Un projet coûteux, à hauteur de 11 millions d’euros dont 5 millions d’argent public, ce n’est pas commun et cela mérite bien que l’on creuse.
Nous avons échangé avec la Métropole pour tenter d’en savoir plus, et même, pour faire la jonction avec vous et votre associé Thierry Reboul. L’occasion pour tous de donner aux lecteurs les informations fiables à ce moment précis, de délivrer, comme vous le dites dans votre communiqué, les « réponses aux questions légitimes qui auraient toutes été apportées en temps voulu ». Demande restée lettre morte…
Morte ou presque puisque Nicolas Mayer-Rossignol en personne a tenté de nous dissuader de publier l’information, arguant que cela risquait de faire capoter le projet. La pression exercée sur la presse locale a été importante du côté de la Métropole, comme du vôtre.
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Nuls « remous, commentaires et attaques » dans notre travail, nulle « réaction précipitée » de notre part puisque nous avons attendu plus de trois jours avant de publier nos informations confirmées et vérifiées, et ce après que les élus locaux ont été informés.
Qui est responsable ?
Non, cher Thomas Jolly, nous ne sommes pas responsables des fuites, nombreuses, sur le projet « 14.7 » dont la confidentialité était, à écouter Nicolas Mayer-Rossignol, la clé de voûte.
Nous ne sommes pas davantage responsables de la réaction des élus, au sein de l’opposition comme de la majorité, qui ont dénoncé la méthode employée. Une présentation d’un tel projet aux élus (de la Métropole uniquement et pas de la Ville qui devait mobiliser 3 millions d’euros) seulement deux mois avant l’événement, cela fait tache pour un plan « associant de nombreux acteurs du territoire » depuis décembre dernier, dixit Nicolas Mayer-Rossignol. Leur donner seulement quelques jours pour y donner ou non leur aval n’est pas non plus de notre fait.
Nous ne sommes pas non plus responsables des réactions des habitants, découvrant eux aussi ce projet juste deux mois avant l’échéance. Pas plus responsables de leurs inquiétudes quant à son financement, à une heure où les collectivités, la Métropole de Rouen en tête, déplorent les coupes budgétaires. Nous ne sommes pas comptables non plus des lecteurs qui ont salué votre initiative, et il y en a eu. Pas plus que nous ne sommes coupables des « discours de haine » qui ont été dirigés à votre égard, et que nous dénonçons fermement.
Pourquoi nous avons révélé le projet au public
Notre responsabilité, nous la devons avant tout au public, à nos lecteurs, habitants, contribuables et citoyens de Rouen et de la Métropole. Notre responsabilité quand nous avons vent d’un projet mobilisant 5 millions d’euros d’argent public, est de les inviter à prendre part au débat. A fortiori quand leurs élus, ceux pour qui ils ont voté, en ont été officiellement informés. Égalité (une des valeurs que vous citez) face à l’information sur une initiative aussi importante pour le territoire. Nous le ferions, nous le faisons même, pour n’importe quel projet de cette envergure, pourquoi en seriez-vous exempté ? Pourquoi vous et la Métropole échapperiez-vous à ce qu’il y a de plus démocratique, le débat ?
Vous nous accusez d’avoir « œuvré au discrédit du financement public à la Culture » alors que nous n’avons fait que notre travail, conformément à notre déontologie et en usant d’une valeur cardinale de notre République, la liberté de la presse. Une liberté, une de vos valeurs selon votre communiqué, qui aujourd’hui, cher Thomas Jolly, semble bien vous gêner.
Ceci est un billet d’humeur de la rédaction et non un article ou une enquête journalistique. Il vise à réagir à une actualité locale de ces derniers jours.
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