Par
Fabien Hisbacq
Publié le
21 mai 2025 à 12h36
Nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose Etat et Région sur le financement de la ligne Auch-Toulouse, menacée à l’horizon 2026. Une réunion publique est programmée la semaine prochaine dans le Gers.
Elle aura lieu à Auch le lundi 26 mai 2025. Et ce sera en présence de Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie.
« Sauver les lignes pourtant propriétés de l’Etat »
« La Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée investit, bien au-delà de ses compétences, pour sauver les lignes de train pourtant propriété de l’Etat », rappelle l’élue avant ce point d’étape.
« Ce choix contribue à maintenir le service public dans nos territoires et à agir pour le climat. Pour Toulouse-Auch, ce sont 72 millions d’euros engagés ces dernières années », ajoute Carole Delga, qui répète : « Je n’abandonnerai pas un seul kilomètre de cette ligne, les habitants en ont besoin ! ».
Environ 9 500 passagers par jour
Environ 9 500 personnes empruntent actuellement la ligne SNCF Auch-Toulouse au quotidien, ce qui en fait un axe vital entre la préfecture du Gers et la capitale de la Région Occitanie. Des travaux sont nécessaires, mais un bras de fer oppose État et Région sur qui doit les financer et dans quelles proportions.
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Actuellement, la ligne bénéficie d’une dérogation. Qui court jusqu’à fin 2026. D’où la crainte d’une fermeture à son extinction si elle n’est pas rénovée avant. La Région assure qu’elle est responsable du « matériel roulant », et que c’est donc l’État qui l’est du réseau. Or, la Région estime avoir déjà fait beaucoup d’efforts pour son entretien alors qu’elle n’en avait pas l’obligation.
« Donc il faut qu’on rediscute », répondait il y a quelques jours la vice-présidente de Région Muriel Abadie à Actu Occitanie, avant de couper court au débat sur les responsabilités : « Ce n’est pas la Région qui a demandé de suspendre les travaux, c’est SNCF Réseau ». Et d’ajouter : « l’État ne peut pas ne pas y aller ».
LFI fait le parallèle avec l’A69 et le coût de la LGV
De son côté, le député LFI de Haute-Garonne Hadrien Clouet a posé une question au gouvernement sur le sujet mercredi 21 mai. Il fait le parallèle avec le projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse et renvoie dos à dos l’Etat et la Région.
« Comment peut-on promouvoir et financer l’inutile et chère autoroute A69 Toulouse-Castres au nom du désenclavement… et fermer la principale ligne de train qui relie la préfecture du Gers à la capitale régionale ? »
Hadrien Clouet
Député LFI de Haute-Garonne
« Comment l’État et la région Occitanie peuvent-ils se réclamer de la transition écologique et ériger la voiture individuelle en unique moyen de locomotion entre Toulouse et Auch ? », ajoute l’élu dans sa question au ministre auprès du ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports.
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« État et région Occitanie ont su trouver 14 milliards d’euros pour la LGV et 300 millions d’euros pour la construction de la RN124. Il est évident qu’ils sont en capacité de lever les sommes bien inférieures destinées au maintien d’une ligne SNCF essentielle », relève-t-il par ailleurs.
Réunion publique sur la ligne Auch-Toulouse, à Auch, le lundi 26 mai à 19 heures, salle des Cordeliers, 3, rue Camille-Desmoulins.
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