En légende, des mots chocs : « Violeur, t’as voulu jouer, t’as perdu. La fête est finie, tu ne sortiras plus » ou encore « Violeur, agresseur, prédateur, etc. On te fera une Lisbeth Salander », en référence à l’héroïne de la série Millénium qui traque les agresseurs impunis. Collées par grappe, ces affiches sautent aux yeux des passants. De quoi susciter de nombreuses interrogations. Par le biais d’un avocat proche de la Défense collective, le Télégramme a cherché à contacter la personne visée par ces affiches, sans succès.

Cercle fermé

Selon nos informations, cette campagne d’affichage s’ancre dans une affaire de violences sexuelles qui mine une partie de l’ultragauche rennaise. « Des réunions en non-mixité ont sans doute permis de faire remonter des informations qui ne seraient jamais sorties sinon », suggère une femme qui connaît bien le milieu. Mais à ce jour, aucune plainte n’aurait été déposée dans ce dossier. Impossible, donc, pour la justice d’établir la réalité des faits dénoncés. Le problème est généralement traité en coulisses dans ces cercles militants.

En témoigne ce message posté sur un réseau social très sécurisé : « La Défense collective a été mise au courant de plusieurs affaires de violences sexistes et sexuelles commises par certains de ses membres », communique ainsi le collectif. « De nombreux rapports et dynamiques de pouvoir et de domination ont été mis en lumière, ce qui a permis une prise en compte de ces problématiques. Le groupe a désormais entamé un travail de fond sur ces questions. »

Un hacking, qui n’émane ni de la police, ni des fafs, nous a privés de nos canaux

Suspension

La Défense collective « acte une période de suspension », est-il indiqué dans ces échanges, annonçant des « réflexions autour du fonctionnement interne ». Elle ne sera plus présente dans les cortèges des manifestations pas plus que dans la participation aux « espaces d’organisation du mouvement rennais ». Seules sont maintenues les activités de suivi juridique, qui font la particularité de ce mouvement. « Le groupe continue de prendre en charge de nouvelles affaires pour les inculpés du mouvement social », précise-t-il.

Le collectif doit également affronter un autre souci, peut-être en lien avec le premier : « un hacking, qui n’émane ni de la police, ni des fafs (militants d’extrême droite, NDLR), nous a privés de nos canaux de communication », indique le groupe, qui a ainsi perdu l’accès à ses boîtes mails et à ses principaux comptes sur les réseaux sociaux.