En 2024, près de 500 000 projets de recrutement ont été recensés en Ile-de-France -tous secteurs confondus- par France Travail. « Les employeurs ont rencontré des difficultés dans plus de la moitié des cas », pointe Bruno Berthet, président du Medef Ile-de-France. L’organisation de la 15ème édition de la Fête des métiers et de l’alternance, qui ouvre ses portes ce 21 mai à Paris Montreuil Expo, vise ainsi « à mettre en adéquation les aspirations des personnes avec les débouchés que proposent certains secteurs dont celui du bâtiment, alors que de nombreux jeunes restent sans emploi -le taux de chômage en région parisienne est supérieur à 7% ».
« Malgré la conjoncture économique, les besoins du secteur en Ile-de-France pour répondre aux enjeux liés aux transitions environnementale et numérique se chiffrent à 7 000 nouvelles recrues par an sur la période 2025-2029 », pose Bertrand Fert, président de la commission emploi et formation du Medef Ile-de-France et vice-président délégué à l’apprentissage et à la formation à la FFB Grand Paris Ile-de-France. La région compte 120 000 entreprises de bâtiment représentant 400 000 équivalents temps plein, pour un chiffre d’affaires de 40Md€.
12 300 apprentis se forment aux métiers du bâtiment en région parisienne
Evènement libre d’accès, la fête des métiers et de l’alternance donne ainsi l’occasion à des étudiants ainsi qu’à des personnes à la recherche d’un emploi ou désireuses de se reconvertir de s’informer, s’orienter et échanger avec des professionnels, mais aussi de trouver un stage, une alternance ou un emploi. « Près de 150 partenaires (entreprises, CFA, organisations professionnelles…) sont présents sur place, avec 10 000 offres –stages, contrats d’apprentissage- prêtes à être signées », annonce Bruno Berthet.
« Quelque 240 000 contrats apprentissage, voies d’excellence toujours largement plébiscitées par les entreprises, ont été signés dans l’ensemble des secteurs l’an passé en région parisienne, ce qui représente près du quart du total national », détaille-t-il.
Cette année, 12 300 apprentis officient dans le bâtiment, « contre 11 800 l’an passé et 10 800 en 2023, développe Bertrand Fert. La hausse a ralenti avec la crise du logement neuf mais demeure significative ». Un phénomène qui semble dû pour partie, malgré la baisse des montants, au dispositif de l’aide à l’embauche d’apprentis.
Valoriser la modernisation et la numérisation du secteur
Pour le vice-président délégué à l’apprentissage et à la formation à la FFB Grand Paris Ile-de-France, il s’agit encore et toujours « de promouvoir nos métiers, à rebours de l’image vieillotte et des préjugés sur le bâtiment, en particulier liés à la pénibilité, alors que les conditions de travail se sont modernisées, notamment avec le recours au bas carbone et la numérisation ».
La féminisation du secteur -le bâtiment emploie 12% de salariés en Ile-de-France, dont 1% en production– demeure un cheval de bataille pour la fédération. Bertrand Fert entend aussi valoriser un ascenseur social « traditionnellement associé au BTP qui fonctionne toujours ».
« Aujourd’hui, un ouvrier qualifié gagne 2 500 euros net par mois, et un ingénieur travaux ou d’études débutant peut prétendre à 3 000 euros nets, avec la perspective de prendre un poste de direction à l’horizon de cinq ans », illustre-t-il.
L’année dernière, la Fête des métiers et de l’alternance a accueilli plus de 6 500 personnes, auxquels se sont joints 13 000 visiteurs en ligne dans le cadre de conférences et webinaires.
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