Par
Louise Boutard
Publié le
21 mai 2025 à 16h38
L’émotion redescend doucement devant le collège Jules-Vallès, mais pas dans les foyers. Cet établissement scolaire du quartier Caucriauville au Havre a vu l’explosion de plusieurs bouteilles lancées dans la cour vide, vers 9 h 20 ce mercredi 21 mai 2025. Après deux heures de confinement, les élèves ont pu sortir et reprendre leurs activités à partir de 11h15 mais pour les parents qui apprennent les informations au compte-goutte, la peur est toujours présente.
« C’est quand les enfants sont sortis qu’on a été soulagés »
« J’habite au 13e, je vois tout ce qui se passe dans la cour, témoigne une mère d’élève devant l’établissement. Quand je me suis mise à la fenêtre, il y avait les pompiers, la police. On s’est dit, mince, il se passe quoi ? Bon, il n’y avait pas le Raid et tout ça. »
Une fois qu’ils se sont mis en combinaison, c’est là que vraiment j’ai paniqué. Ils avaient des grandes perches pour percer quelque chose, donc je me suis dit : c’est dangereux. Il y a quelque chose, peut-être un animal dangereux.
Une habitante proche du collège
Mère d’élève
Aussitôt, elle publie une photo sur la messagerie instantanée Snapchat et reçoit de nombreux messages d’autres parents inquiets. « C’est quand les enfants sont sortis qu’on a été soulagés. Heureusement que ce n’était pas au moment de la récréation, parce que ça aurait été autre chose… »
« Aucun blessé n’est à déplorer »
Après l’explosion, les 500 adolescents et personnels ont été aussitôt confinés dans leurs salles de classe respectives pendant environ deux heures, le temps de l’intervention des secours.
« Des individus encore non identifiés ont jeté plusieurs bouteilles contenant un mélange inconnu dans la cour de récréation, provoquant deux détonations. Fort heureusement, aucun élève ni membre du personnel ne se trouvait à proximité immédiate au moment des faits. Aucun blessé n’est à déplorer », précise le Rectorat.
Si dans certaines salles, les jeunes ont pu faire passer le temps avec des jeux calmes, d’autres sont restés assis au sol, les uns contre les autres. Les élèves commençant leurs cours plus tard ont été directement renvoyés chez eux avant même de franchir les portes de l’établissement.
« Ils nous ont dit que c’était juste une alerte. Ils nous disaient à chaque fois : ‘non, il n’y a rien, il n’y a rien’. Quand les pompiers sont venus, ils ont dit que finalement, c’était vrai. Ce n’était pas une alerte, témoignent des collégiennes. Ça fait peur quand même. »
Une mère d’élève qui habite non loin, fait part de son inquiétude. « Vers 9 h, j’ai entendu comme des ‘boums’, je me suis un peu inquiétée, et surtout ça m’a paru bizarre parce que ma fille finit habituellement vers 10 h, j’étais un peu inquiète quand elle n’est pas rentrée. »
« Quand elle est finalement revenue à la maison, j’ai vu qu’elle était vraiment soucieuse. » Pour se rassurer, elle a choisi d’accompagner sa fille et d’autres collégiens vers le cours de piscine. « On ne sait pas comment ça peut se terminer, donc pour la sécurité des élèves, c’est mieux d’avoir la prévention. »
Sur Pronote, plateforme d’échange entre les établissements et les familles, un message de la direction du collège prévient d’un « incident » survenu le matin et qu’« aucun élève ne s’est trouvé exposé à un danger ».
Les cours ont repris normalement après 11 h mais plusieurs parents ne souhaitent pas que leurs enfants reviennent au collège avant lundi. « Une cellule psychologique sera mise en place si nécessaire pour accompagner élèves et personnels », fait savoir le Rectorat.
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