Réveil cauchemardesque et violent, ce mercredi, pour les résidents de l’Ehpad Saint-Joseph, situé avenue de Strasbourg, à Nancy. Si certains étaient déjà debout, d’autres dormaient encore et ont été sortis de leur sommeil par les secours à 5 h 45.
La raison ? Ce qui n’est pour le moment qu’un dégagement de fumée, va vite tourner à la catastrophe. En effet, si le feu s’est déclaré au niveau de palettes présentes sur la terrasse du bâtiment situé en cœur d’îlot, les flammes sont venues lécher la façade avant de prendre de la hauteur, sous le bardage, pour ensuite s’infiltrer sous la toiture.
Un miracle : aucune victime à déplorer
À leur arrivée, les sapeurs-pompiers mettent en place leur imposant dispositif avec notamment, un bras élévateur articulé. Commence alors une minutieuse reconnaissance de la toiture. Les soldats du feu doivent, dans un premier temps, faire face à un important dégagement de fumée… Les premières flammes s’échappant des jointures confirment leur bilan. Un puissant feu couve sous le bardage.
Le débardage débute afin de libérer l’incendie… Les sapeurs-pompiers s’attaquent alors à un incroyable brasier qui va détruire la totalité de la toiture. Les vidéos ( en ligne sur notre site internet ) font froid dans le dos. Et confirment que c’est un miracle s’il n’y a aucune victime à déplorer.
80 sapeurs-pompiers et 35 véhicules
Sur place, le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) a mobilisé, en masse, ses effectifs avec quatre-vingts sapeurs-pompiers et trente-cinq véhicules.
« La première intervention a été assurée par les casernes de la métropole et petit à petit, nous avons élargi le périmètre de mobilisation aux véhicules des casernes du reste du département, notamment du Lunévillois ou encore de Vandières, afin de ne pas dégarnir les sites nancéiens. Ce genre de situation nous oblige à déposer la totalité de la toiture afin de localiser chaque point chaud éventuel », détaille le colonel Jean-Philippe Gueugneau, directeur du SDIS 54.
Plusieurs unités spécialisées
Sur le site de l’Ehpad Saint-Joseph, plusieurs unités spécialisées ont donc été déployées. Outre l’équipe drone, l’unité de Recherche des causes et des circonstances de l’incendie (RCCI) ainsi que l’équipe sauvetage et déblaiement étaient à pied d’œuvre. Enfin, le PC de commandement, qui est le plus haut niveau des équipes mobiles pouvant être engagées.
La réserve civile et citoyenne mobilisée
De leur côté, les autorités se sont assuré de la coordination des moyens.
À commencer pour le relogement des 82 résidents impactés – dont vingt atteints de la maladie d’Alzheimer accueillis en Unité de vie protégée (UVP), mais aussi leur transfert. « Les résidents ont été rassemblés, tous ont pu prendre leur petit-déjeuner. Ils vont rester ici jusqu’en fin de matinée. Ils vont être pris en charge par la protection civile. La réserve civile et citoyenne de la ville de Nancy a été mobilisée en appui. Je tiens également à saluer le personnel de l’Ehpad Saint-Joseph pour son discernement, son professionnalisme et son efficacité », a confié le maire, Mathieu Klein, présent aux côtés de Frédéric Clowez, secrétaire général de la préfecture de Meurthe-et-Moselle et sous-préfet de l’arrondissement de Nancy
82 résidents replacés
Des propos appuyés par la présidente du conseil départemental, Chaynesse Khirouni. « Nous sommes parvenus à dispatcher les 82 résidents, dont 20 sont en UVP. Un accompagnement a été mis en place ainsi qu’une information aux familles, certaines n’habitant pas la région. Elles sont actuellement contactées et rassurées par une cellule dédiée. »
Personnel exemplaire
Cité de nombreuses fois, le comportement du personnel a été salué. « Il a très bien réagi, il a mis en sécurité les résidents. Chaque année, il fait l’objet d’un plan de formation incendie », souligne Joan Orcier, directeur départemental de l’ARS.
L’incendie était sous contrôle dans la matinée. Néanmoins, des sapeurs-pompiers poursuivaient le débardage à l’aide de tronçonneuses, épaulés par un drone, afin de débusquer d’éventuels points chauds pouvant faire repartir le feu.
L’origine du feu reste inconnu
L’origine du feu reste pour le moment inconnue. Les techniciennes de la Police technique et scientifique sont arrivées peu après 11 h afin de faire la lumière sur ce sinistre dont le bilan humain aurait pu être lourd. Très lourd.