Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mercredi 21 mai, au 1.183e jour de la guerre.
Le fait du jour
Accusé de faire traîner les pourparlers sur le règlement du conflit en Ukraine, le Kremlin a formellement démenti ce mercredi, alors que la Russie et l’Ukraine doivent présenter leurs conditions en vue d’un hypothétique cessez-le-feu, sur fond d’efforts diplomatiques sous l’égide des Etats-Unis.
« Personne n’a intérêt à faire traîner le processus », assure-t-il, promettant que « tout le monde travaille de manière dynamique ». Moscou privilégie un travail « discret » en coulisses, et « une liste de conditions pour un cessez-le-feu sera établie séparément », dit-il, comme « convenu à Istanbul » le 16 mai.
Mardi, le président russe Vladimir Poutine s’est rendu lors d’une visite surprise dans la région frontalière de Koursk, reprise en avril aux forces ukrainiennes après neuf mois de combats sur le sol russe. Ce déplacement, annoncé uniquement ce mercredi par le Kremlin, intervenait au lendemain de l’appel entre Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump, qui n’a abouti sur aucune avancée significative.
Le président russe, dont l’armée est à l’avantage sur le front, avait toutefois affirmé que Moscou allait « proposer » à Kiev de travailler sur un « mémorandum », étape préalable, selon ses explications, à « un éventuel futur traité de paix ».
Le chiffre du jour
6. C’est le nombre de soldats ukrainiens tués mardi par une attaque de missile russe sur un terrain d’entraînement dans la région de Soumy (nord-est), frontalière de la Russie, a annoncé la garde nationale ukrainienne ce mercredi. Dix autres soldats ont été blessés. Le commandant de l’unité militaire touchée a été suspendu de ses fonctions et une enquête interne a été ouverte, a-t-elle ajouté.
Le ministère de la Défense russe avait déclaré mardi soir avoir effectué une « frappe de missile » balistique Iskander, sur « un camp d’entraînement » de l’armée ukrainienne. « Soixante-dix militaires dont 20 instructeurs, ainsi qu’un dépôt de munitions et 10 pièces d’équipement ont été détruits », a assuré le ministère de la Défense russe dans son communiqué.
Des images aériennes de la frappe montrent qu’elle a déclenché un grand incendie et envoyé un panache d’épaisse fumée noire dans l’air.
La déclaration du jour
« Un effort systématique pour démanteler le secteur agricole de l’Ukraine par l’occupation, la destruction des infrastructures et l’extraction illégale »
Les paroles sont signées ce mercredi de la fondation juridique néerlandaise Global Rights Compliance (GRC). Dans un rapport validé par les autorités ukrainiennes, GRC étudie les frappes russes dans la province d’Odessa, sur la mer Noire, entre juillet et octobre 2023, notamment « sur les ports de Tchornomorsk, Reni, et Izmaïl », et ayant visé à la fois les infrastructures et les récoltes céréalières. Sa conclusion : la Russie cible délibérément et méthodiquement les infrastructures agricoles de l’Ukraine pour, à terme, renforcer sa position d’exportateur mondial majeur de céréales. Avant l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine était en effet le quatrième exportateur mondial de blé et de maïs.
Les opérations militaires russes « forment un schéma qui s’étend, au-delà des ports, aux systèmes énergétiques, hydriques et environnementaux, provoquant des conséquences humanitaires, environnementales et de sécurité alimentaire mondiale », affirme le rapport, qui sera bientôt partagé à la cour pénale internationale (CPI).
La responsabilité des plus hautes autorités civiles et militaires russes est évidente, aux yeux des auteurs du rapport. Le niveau de coordination des frappes requérait l’aval de l’état-major et, dans certains cas, une « décision » relevant du président russe Vladimir Poutine lui-même. « Le ciblage des infrastructures agricoles » justifie le recours au terme juridique de « crime de guerre » dans le cadre des enquêtes internationales, insiste Catriona Murdoch, la vice-présidente de GRC.
La tendance
Près de 50.000 personnes ont été arrêtées en Ukraine pour avoir tenté de fuir le pays en franchissant illégalement la frontière depuis le début de la loi martiale imposée en 2022 en raison de l’invasion russe, a rapporté mercredi le service des gardes-frontières.
« Depuis le 24 février 2022, environ 45.000 citoyens ukrainiens, des hommes âgés de 18 à 60 ans, ont été arrêtés par le Service national des gardes-frontières » alors qu’ils tentaient de quitter le pays en secret, a indiqué à l’AFP son porte-parole, Andriï Demtchenko. « Près de 4.000 » personnes supplémentaires ont aussi été arrêtées pour avoir tenté de franchir la frontière via des points de passage légaux mais « à l’aide de faux documents », a précisé ce responsable.
Les hommes ukrainiens âgés de 18 à 60 ans ont interdiction de quitter leur pays, sauf exception. Ceux qui veulent échapper à la mobilisation militaire franchissent donc la frontière illégalement, parfois au péril de leur vie. La plupart des Ukrainiens tentant de fuir passent par la région occidentale de Transcarpatie, recouverte de montagnes et de forêts, frontalière de la Roumanie et de la Hongrie.