L’administration Trump est revenue sur sa décision d’interrompre la construction du parc Empire Wind 1, au large de New-York. Le porteur du projet, Equinor, avait fait savoir qu’il comptait poursuivre le gouvernement des États-Unis en cas de blocage et menaçait de jeter l’éponge dans ce projet à plusieurs milliards de dollars.

Le Bureau of Ocean Energy Management (BOEM, Bureau de la gestion de l’énergie océanique, dépendant du département de l’Intérieur, DOI), a finalement fait machine arrière. Plus d’un mois après avoir émis un ordre d’arrêt des travaux pour le projet Empire Wind, celui-ci a été levé après « un dialogue avec les organismes de réglementation et les représentants des autorités fédérales, de l’État et de la ville », a annoncé Equinor, mardi 20 mai. L’énergéticien norvégien précise qu’il prévoit toujours une mise en service en 2027 de ce parc de 810 MW équipé de 54 turbines Vestas de 15 MW.

Le groupe, qui détenait tous les permis nécessaires et avait lancé la construction, estimait l’ordre « illégal ». Il avait menacé d’entamer des poursuites judiciaires, voire même d’abandonner ce projet d’une valeur comptable estimée à 2.5 milliards de dollars et devant générer plusieurs milliers d’emplois, alors que la saison estivale est cruciale pour avancer dans les travaux.

Dans sa communication, mardi, le patron d’Equinor, Anders Opedal, remercie le président Trump « d’avoir trouvé une solution », bien que son administration était à l’origine de ce blocage. Il remercie la gouverneure démocrate de l’État de New-York, Kathleen Hochul, qui a défendu le projet depuis la brutale annonce de l’interruption des travaux, le 16 avril, « pour sa collaboration constructive avec l’administration Trump, sans laquelle nous n’aurions pas pu faire avancer ce projet ». Enfin, il remercie le gouvernement norvégien pour son soutien, ce dernier ayant également intercédé en sa faveur auprès de l’administration Trump.

C’était la première fois qu’un projet éolien en mer américain, ayant été entièrement autorisé, était ainsi arrêté. Donald Trump a, à plusieurs reprises, exprimé son aversion pour l’éolien en mer. Dès son accession au pouvoir, il avait signé un décret s’opposant à tout nouveau projet éolien offshore aux États-Unis. Environ 5.8 GW de capacité de projets éoliens étaient en cours de construction dans les eaux américaines en début d’année, et plus de 8 GW avaient été autorisés. Quelque 10 GW supplémentaires étaient encore en cours d’examen au niveau fédéral.

A l’annonce de la reprise de la construction, la valeur des actions d’Ørsted, autre grand énergéticien européen, a augmenté de 15% mardi.

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