Raoul Parienti enchaîne les rendez-vous. Infatigable, le septuagénaire niçois continue de défendre son rêve. Ou plutôt sa Réva, un véhicule automatisé qui pourrait bien révolutionner nos modes de déplacement.
L’inventeur niçois en est plus convaincu que jamais. Voici vingt ans qu’il a imaginé le principe d’une voiture sans chauffeur. Automatisée mais pas autonome; la nuance a son importance.
D’autant plus maintenant que « les plus grands se sont cassé les dents sur le véhicule autonome ». « Google a investi 1 milliard pour arriver nulle part, Apple a embauché 2.000 des meilleurs ingénieurs sans plus de résultat », souligne le Géo Trouvetout niçois qui se présente comme « un petit ingénieur local que personne ne veut entendre… »
Personne sauf Louis Nègre, le maire de Cagnes-sur-Mer, qui défend ardemment le projet. L’élu et l’inventeur avaient une nouvelle fois rendez-vous samedi. Le premier d’une semaine qui pourrait être décisive pour la Réva de Raoul Parienti.
« 1.000 fois moins cher qu’un rail de tramway »
Cet ancien professeur sera mercredi au ministère des Transports, dont l’occupant est désormais l’Azuréen Philippe Tabarot. Il doit aussi rencontrer « un grand groupe industriel très intéressé », assure-t-il. De quoi lever les derniers obstacles sur la route du véhicule automatisé? Louis Nègre veut y croire.
Il a proposé que sa ville serve de terrain d’expérimentation à cette innovation « à la fois très simple et très ingénieuse ». Car il suffirait d’une ligne bleue implantée de puces pour guider cette voiture du futur.
Le coût de ce marquage au sol serait « 1.000 fois moins cher qu’un rail de tramway », plaide son inventeur. Un parcours test de 11km a même été imaginé.
Mais pour passer du papier au bitume, il faut au préalable franchir l’étape de la pré-industrialisation. Construire le robot traceur de la ligne bleue et les premiers prototypes de Réva.
Rien d’insurmontable pour l’infatigable Raoul Parienti qui estime n’avoir jamais été aussi près du but. « Aujourd’hui, pour passer du rêve à la réalité, il suffirait de trente mois et de 30 millions d’euros », affirme le Niçois.
Autant dire une paille au regard des retombées potentielles d’une telle technologie si la France s’en dotait. « Des milliards d’euros et centaines de milliers d’emplois. » Sans oublier « la fin des embouteillages et de la pollution », renchérit le maire de Cagnes-sur-Mer.