Élu MVP de la saison régulière 2024-25 de NBA, Shai Gilgeous-Alexander s’est fait un nom alors qu’il poursuit les play-offs avec le Thunder d’Oklahoma City.

Place à un nouveau roi. Après Nikola Jokic couronné pour la troisième fois de sa carrière l’an dernier, Shai Gilgeous-Alexander lui a succédé au titre prestigieux de MVP (meilleur joueur) de la saison régulière en NBA. Apprenez à découvrir le meneur canadien de 26 ans, taulier de l’Oklahoma City Thunder.

Meilleur marqueur de la ligue

Si Shai Gilgeous-Alexander a eu les faveurs des journalistes lors du vote pour le trophée de MVP, c’est pour ses qualités de leadership, de passeur, de défenseur mais surtout de scoreur. Il était le meilleur marqueur de NBA la saison passée avec 32,7 points/match, devant Giannis Antetokounmpo (Milwaukee Bucks, 30,4).

La grande force de «SGA» réside dans sa régularité. Ainsi, il a inscrit au moins 20 pts lors de 72 matches consécutifs, dépassant la meilleure série du genre de Michael Jordan (69). Seuls Wilt Chamberlain (80 deux fois) et Oscar Robertson (76) ont fait mieux, dans les années 1960. C’est en grande partie grâce à lui que le Thunder a terminé avec le meilleur bilan de toute la ligue (68 victoires, 14 défaites).

Pas attendu comme un prodige

Il a fallu attendre le 11e choix de la draft 2018 pour entendre le nom de Shai Gilgeous-Alexander. L’ancien de la réputée université de Kentucky était prometteur, sans plus. Après une première saison honnête avec les Los Angeles Clippers, il a été échangé par la franchise californienne qui a récupéré Paul George, alors l’un des meilleurs joueurs au monde. Une transaction qui a largement tourné en faveur d’OKC avec le temps.

George a été handicapé par les blessures et a parfois déçu en play-offs. Les Clippers n’ont jamais répondu aux attentes avec lui. Dans le même temps, Gilgeous-Alexander n’a cessé de progresser, passant de 19 pts/match en 2019-20 à 31,4 en 2022-23. Cette saison, il s’était classé 5e pour le titre de MVP.

Le cauchemar de la France au Mondial 2023

Vice-championne olympique et d’Europe, l’équipe de France était attendue au tournant à la Coupe du monde 2023. Son aventure a tourné au fiasco avec une élimination dès le premier tour. Les Bleus ont notamment raté leur entrée en lice face au Canada de «SGA». Le meneur natif de Toronto leur a fait la totale : 27 points, 13 rebonds, 6 passes décisives et 2 interceptions. Nicolas Batum, Terry Tarpey, Élie Okobo… Aucun Français n’a su le ralentir.

Le Canada a ainsi écrasé la France (95-65) et a même terminé sur le podium du Mondial, s’offrant les États-Unis dans le match pour la 3e place (127-118 après prolongation). Les Bleus ont pris leur revanche en quart de finale des JO de Paris (82-73) malgré un Gilgeous-Alexander au rendez-vous (27 pts).

Son cousin en NBA, sa mère aux JO

Le sport est une affaire de famille chez les Gilgeous-Alexander. Le meneur du Thunder affronte actuellement les Minnesota Timberwolves en finale de conférence Ouest, où évolue un certain Nickeil Alexander-Walker, son cousin du même âge. Ce dernier, drafté en 17e position en 2019, n’a toutefois pas le même talent. Arrière d’1,96 m, il se contente d’un rôle de remplaçant à Minnesota.

Le père de «SGA» a lui aussi joué au basket à petit niveau. Quant à sa mère, elle était une sprinteuse née à Antigue-et-Barbude, État insulaire située dans les Caraïbes et qu’elle a représenté aux Jeux olympiques de Barcelone, en 1992. Elle a terminé 5e de sa série sur 400m. «Mes proches ne me laissent pas prendre la grosse tête. Surtout ma mère, elle me dit tous les jours que je suis nul», plaisantait son fils l’an dernier.

Critiqué pour ses nombreux lancers francs

L’élégance ballon en main et la fluidité dans ses dribbles caractérisent Shai Gilgeous-Alexander. Redoutable sur les tirs à mi-distance, solide à 3-pts (37,5% de réussite), il est aussi un expert dans la provocation de fautes. À 26 ans, le meneur canadien a déjà une certaine roublardise pour forcer des coups de sifflet généreux, au point d’être qualifié par ses détracteurs de «marchand de lancers francs» («free throws merchant»).

«La haine est le plus beau des compliments lorsqu’on parle des grands joueurs», a défendu son coach à Oklahoma City, Mark Daigneault. Les statistiques ne justifient pas un quelconque acharnement : Gilgeous-Alexander provoquait 8,8 lancers francs/match la saison passée (3e plus haute moyenne), et 8,7 la saison d’avant (4e). C’est moins que Giannis Antetokounmpo qui en provoquait un peu plus de 10 les deux dernières saisons, et qui est même monté à 12,3 en 2022-23.