A Grenoble, on connaissait les BHT1, BHT2 et BHT3. Désormais, il faudra compter avec le BHT Fab, une offre immobilière à destination des start-up innovantes, qualifiée par les porteurs du projet, d’inédite sur le territoire grenoblois, voire national.
Un projet BHT Fab aux portes de Grenoble pour les start-up prêtes à passer à l’échelle
Contrairement aux trois BHT existants, ce projet d’immobilier d’entreprise, qui verra le jour d’ici 2029 sur un terrain de 2 500 m2 au sein de la zone d’activités Porte de Chartreuse, située à cheval sur les communes iséroises de Saint-Égrève et du Fontanil-Cornillon, n’est pas porté par la société d’économie mixte (Sem) Minatec Entreprises.
Ainsi, une filiale de Minatec Entreprises a été spécialement créée en vue de ce projet. Il s’agit de la SAS BHT Fab, dont les actionnaires sont la Sem, la Caisse des dépôts et consignations, le Crédit agricole Sud-Rhône-Alpes, la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes et le groupe Idec. Pierre-Édouard Cardinal, directeur général de la Sem, en est son président.
Permettre aux start-up de réduire le « time to market »
Autre singularité du BHT Fab, il s’adresse à des start-up françaises et européennes, à « haute intensité technologique » – en particulier dans le domaine stratégique du quantique – qui sont prêtes à basculer sur l’industrialisation. « Nous ciblons des start-up qui se trouvent à un moment-clé de leur développement : entre le démonstrateur industriel et la première usine de production à l’échelle, commente Pierre-Édouard Cardinal. C’est ce qu’on appelle la vallée de la mort, poursuit-il. Cela nécessite, pour ces sociétés, des investissements considérables, et une expertise singulière. »
Construire une usine prend beaucoup de temps. Un des objectifs du BHT Fab est justement de venir réduire le « time to market », à savoir l’arrivée sur le marché de ces technologies de rupture. »
Deux grands bâtiments mêlant bureaux, laboratoires et salles blanches industrielles © Thomas Richardson – Comme dans le BHT 3, le futur BHT Fab disposera de tous les équipements techniques pour des salles blanches.
Deux bâtiments sont prévus sur la parcelle cédée par la Métropole de Grenoble : le premier BHT Fab, d’une surface de 15 000 m2 verra le jour d’ici 2028. Le second, d’une surface de 10 000 voire 12 000 m2, avec un maximum de salles blanches industrielles, est prévu dans un second temps (sans date). Le coût pour le premier bâtiment est estimé entre 40 et 50 millions d’euros, un peu moins pour le second. La SAS a déjà sécurisé un financement de 15 millions d’euros auprès de ses actionnaires et entend solliciter un soutien de Bpifrance et de l’État via le plan France 2030.
Le cahier des charges de la SAS BHT Fab prévoit trois parties distinctes pour le premier bâtiment du projet : environ 4 500 m2 de bureaux/laboratoires en R+5, 3 000 m2 de salles blanches industrielles en R+3 et un centre technique dédié à la production mutualisée des fluides et des gaz vecteurs nécessaires au bon fonctionnement du bâtiment, qui sera géré par Engie.
« Avec une hauteur de 36 m, ce sera le bâtiment industriel le plus haute sur le territoire de la Métropole de Grenoble, indique Guy Jullien, vice-président de Grenoble Alpes Métropole en charge de l’économie. La hauteur maximale dans les zones d’activités est de 20 m, cela nécessitera de modifier le plan local d’urbanisme intercommunal. »
Confrontée à une raréfaction du foncier économique disponible, la Métropole souhaite favoriser les projets avec des bâtiments plus hauts et plus denses qui permettent une activité de production dans les étages.
A noter que le choix de l’architecte et du constructeur sera arrêté d’ici fin 2025.