Mohamed Medjdoub a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de l’attentat à la bombe de Lyon.Cet Algérien de 29 ans, sympathisant de l’État islamique, a été reconnu coupable de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste.Sa peine a été assortie d’une période de sûreté de 22 ans.

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Le verdict est tombé dans l’affaire de l’attentat à la bombe de Lyon (Rhône). Reconnu coupable de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, l’accusé Mohamed Medjdoub a été condamné lundi 7 avril à Paris à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Cet Algérien de 29 ans, sans titre de séjour, devra par ailleurs quitter définitivement le territoire français à l’issue de sa peine, a par ailleurs précisé la cour présidée par Jean-Christophe Hullin.

« Intention homicide » du terroriste

Mohamed Medjdoub, un sympathisant de l’organisation terroriste État islamique, avait répété avant l’énoncé du verdict ne rien regretter de ses actes. À l’exception de ce dernier jour d’audience, il s’était muré dans le silence durant l’ensemble du procès. Le 24 mai 2019, deux jours avant les élections européennes, le jeune homme radicalisé avait déposé une bombe fabriquée par ses soins devant une boulangerie dans une rue piétonne de Lyon. L’explosion avait fait une quinzaine de blessés, dont une fillette de 10 ans. Un explosif artisanal, relativement facile à élaborer, avait été enfermé dans un tube de chips avec plus de 270 projectiles métalliques.

Selon ses propos tenus devant les enquêteurs, Mohamed Medjdoub comptait exacerber un climat de peur avant ce scrutin, dans l’objectif de faire remporter les élections à l’extrême-droite. Une victoire de camp politique aurait selon lui accentué les tensions avec les musulmans et favorisé « une guerre civile », avait-il alors indiqué. Cette version avait toutefois été réfutée à l’audience par l’avocat général du parquet national antiterroriste (Pnat), Nicolas Braconnay, soutenant que l’accusé avait en fait « une intention homicide ». « Tous les objectifs (de l’accusé) n’ont pas été atteints. Par fierté, par arrogance, il surjoue la maîtrise. Cela fait penser à ce mauvais magicien qui rate son tour et prétend ensuite l’avoir fait exprès », avait ajouté le procureur.

Lors de ce procès, les experts ont décrit le profil du terroriste comme « narcissique » et « dangereux ». Le mutisme de ce dernier n’aura en tout cas pas permis de lever les dernières zones d’ombre de l’enquête. Impossible, par exemple, de déterminer quand le jeune homme, qui a rejoint ses parents et frères et sœurs en France en août 2017, s’est radicalisé au point de commettre un attentat. Était-ce en Algérie ou après son arrivée en France ? Ses proches l’ont décrit comme solitaire, sortant rarement de sa chambre, n’ayant aucun ami.

T.A. avec AFP