Une note secrète du Renseignement français montre comment la France est devenue un terrain de jeu pour les espions russes. Celle-ci est dévoilée par le magazine L’Express.
En la lisant on peut se dire, quel culot ! Quel mépris pour nous ! Mais on se rend aussi compte de la naïveté française dans tous nos lieux stratégiques. Là où l’on décide, là où l’on recherche, là où l’on fabrique, la Russie s’infiltre.
Elle s’est infiltrée à l’école polytechnique, X, l’un des fleurons de l’intelligence française. Dans cette opération, des chercheurs travaillaient sur des faisceaux de lumière capables de percer la matière, des lasers de forte intensité. Les russes ont essayé de s’emparer de leurs travaux en visant les laboratoires. La note n’explique pas comment mais elle raconte ce qui est arrivé à ces ingénieurs français du secteur de la défense.
Des ingénieurs volés de leurs données confidentielles
Lors d’un voyage en Russie, ces ingénieurs ont apporté leurs propres ordinateurs. Une fois à l’aéroport, l’un des appareils est volé et les autres, manipulés et consultés. « Pomper les données » d’un téléphone ou d’un ordinateur, pour les Russes, « c’est l’enfance de l’art », explique un conseiller gouvernemental consulté par L’Express.
Celui-ci ajoute, qu’il s’agit d’un « manque de professionnalisme inouï » de la part de ces ingénieurs français. Désormais, la consigne est claire : pas de téléphones ou d’ordinateurs personnels, mais des appareils blancs et vierges dès qu’on sort du pays.
Cela vaut pour toutes les destinations, de l’autre bout du monde au simple coin de rue. Toute personne qui vous parle, même dans un bar, est potentiellement là pour vous espionner ou vous influencer.
Une menace omniprésente
Plus aucune rencontre « n’est une rencontre neutre », prévient la DGSI quand elle s’adresse aux parlementaires ou aux nouveaux membres du gouvernement. L’espionnage ou la déstabilisation « peut aussi se faire sous la couette », écrit L’Express, précisant qu’il « n’est pas rare que la Russie envoie des femmes séduire des responsables politiques« .
Et encore plus inquiétant, l’armée française aussi est visée. Entre 2023 et 2024, « plusieurs comptes de messageries Internet du ministère des Armées ont été compromis », précise la note. Ces attaques menées à l’aveugle, ont permis de récupérer des mots de passe suffisants pour ouvrir une brèche.
Et parfois, cette brèche mène au cœur de l’industrie militaire française. Les Russes ne se contentent plus d’écouter. Ils veulent savoir ce que nous fabriquons, ce que nous livrons à l’Ukraine, où, quand et comment.
Des risques de cyberattaques importants
Alors ils s’en sont pris à l’un des symboles du soutien militaire à Kiev, les canons Caesar. Une cyberattaque a visé l’entreprise KNDS France, qui fabrique ces armes, en 2023. Résultat : des mois entiers de courriels ont été récupérés.
L’entreprise a fini par reconnaître l’attaque du bout des lèvres. Mais l’implication russe, elle, n’avait jamais été révélée jusqu’à ce que les médias ne lèvent le voile.
Enfin, le 28 avril 2024, une panne géante électrique a touché l’Espagne, le Portugal et une partie des Pyrénées françaises. On ne sait toujours pas s’il s’agit d’un sabotage russe. Mais dans leur note, les services français ne l’excluent pas.
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