Le réalisateur de La Haine et l’industriel monégasque s’allient pour créer une société de production tournée vers l’innovation technologique de pointe.
De la banlieue parisienne à la Lune, il n’y a parfois qu’un pas. Ou plutôt une vision : celle de Venturi Production, nouvelle structure présentée à Cannes mercredi par Mathieu Kassovitz et Gildo Pastor, avec l’ambition de renouveler les formes du récit cinématographique à l’ère technologique. Films, séries, jeux vidéo et documentaires… le catalogue sera résolument tourné vers la science et l’ingénierie, tant par ses thèmes que ses outils. «L’ambition est de mettre en lumière l’intelligence humaine et la créativité, en exploitant le potentiel des technologies pour imaginer de nouveaux outils narratifs et raconter des histoires inédites», nous indique-t-on par voie de communiqué.
«Pour pouvoir pousser les limites et mélanger les paris artistiques et technologiques, je devais m’associer à un visionnaire plus proche de l’entrepreneuriat concret de l’industrie que du cinéma traditionnel», explique Mathieu Kassovitz, fasciné par les possibilités offertes par les caméras immersives, les casques VR et les nouveaux supports narratifs. C’est dans cette quête que le réalisateur et comédien de 57 ans a retrouvé Gildo Pastor, président de Venturi Space, rencontré sur le tournage de Babylon A.D., où figurait une Venturi électrique.
«C’est un vaste terrain de jeu qui nous attend»
L’entreprise s’est, du reste, illustrée en championnat du monde de Formule E, a mené trois expéditions extrêmes dans des environnements hostiles, conçu trois véhicules d’exploration polaire et cinq concept cars. À ce jour, elle détient 28 records du monde de vitesse sur deux et quatre roues. L’industriel a également propulsé son entreprise jusqu’aux confins de la Lune. En 2026, son rover FLIP embarquera à bord d’une mission SpaceX. FLEX, présélectionné par la Nasa, suivra en 2027.
«J’ai trouvé en Gildo un vrai collaborateur dont la vision n’a pas de limites mais reste ancrée dans la réalité. Un partenaire qui partage cette vision d’un cinéma qui utilise la technologie plutôt que l’inverse», affirme Mathieu Kassovitz. Et son nouvel associé d’ajouter : «Mathieu et moi sommes, chacun dans nos secteurs d’activité, des explorateurs.» Pour Gildo Pastor, «Les possibilités offertes par les technologies du domaine audiovisuel et du domaine spatial semblent infinies. C’est un vaste nouveau terrain de jeu qui nous attend.» Les deux hommes, qui entendent «fusionner [leurs] énergies créatrices», font ici une promesse, celle d’un cinéma où la technologie reste un outil au service du récit. Quant à leur devise, elle est on ne peut plus claire : «Les seules limites sont celles que nous nous fixons. »