À 40 ans, il a fait de sa passion son métier. Après une carrière dans les services de nettoyage, Nicolas Rousseau a pris un virage à 180 degrés en décidant de lancer une école de pilotage d’avion. « C’est un rêve d’enfant que j’ai réussi à concrétiser. » Hébergée au sein de l’aéroport de Rennes, l’école, baptisée Airskol, a une particularité : elle permet aux aspirants pilotes de se former sur un avion 100% électrique. Un biplace de type Pipistrel Velis Electro, premier modèle d’avion à propulsion électrique certifié au monde et emblème de la transition écologique d’un secteur qui compte aujourd’hui parmi les premiers émetteurs de CO2 de la planète. Doté de deux batteries, l’engin est aussi proposé aux particuliers pour des vols découverte. Comptez 165 € pour 30 minutes dans les airs.

« Un vrai changement »

Arrivé à Rennes il y a quelques mois, Airskol loue son avion à l’année à l’entreprise brestoise Green Aerolease. « En matière de formation, c’est un vrai changement par rapport à l’offre existante, qui repose essentiellement sur des avions thermiques », explique Nicolas Rousseau. Chez Airskol, deux tiers des cours se font sur l’appareil électrique. Le reste nécessite en revanche d’avoir recours à un avion classique, loué à une autre société basée sur l’aéroport de Rennes, Fly Green Aviation.

Ce partenariat permet aux élèves d’Airskol de voler sur de plus longues distances qu’avec le Velis Electro, dont l’autonomie est de 45 à 50 minutes. « L’avion thermique que nous louons à Airskol est un modèle récent, de type WT9 Dynamic. Il consomme moins que les modèles plus anciens et c’est un biplace, ce qui réduit aussi la consommation et nous permet de proposer des prix compétitifs », indique Rémy Hubscher, le président de Fly Green Aviation.

Pas de CO2 et 14 fois moins de bruit

Officiellement créée en septembre 2024, Airskol a lancé ses formations en mars 2025. « Depuis le 1er mars, nous avons enregistré 40 heures de vol sur l’avion électrique, rapporte Nicolas Rousseau. Nous avons formé six pilotes instructeurs et nous comptons cinq élèves en formation pour obtenir une licence. » L’objectif est de monter à « une douzaine » de formations en licence chaque année.

Yannick Bouiller, directeur de l’aéroport de Rennes (à gauche), et Nicolas Rousseau, patron d’Airskol, jeudi 22 mai, lors d’une cérémonie d’inauguration.Yannick Bouiller, directeur de l’aéroport de Rennes (à gauche), et Nicolas Rousseau, patron d’Airskol, jeudi 22 mai, lors d’une cérémonie d’inauguration. (Photo Le Télégramme/Guillaume Bietry)

S’agissant des vols découverte, 43 personnes se sont laissées tenter depuis le lancement, selon Nicolas Rousseau, pour qui l’avion électrique n’a que des atouts. Parmi eux : la réduction des émissions de CO2 à zéro pendant les vols (les 40 premières heures de vol ont permis d’économiser 6 tonnes de CO2). Avec un volume sonore de 60 décibels, le Pipistrel Velis Electro fait par ailleurs « 14 fois moins de bruit qu’un avion thermique classique ».

Des points forts salués par Yannick Bouiller, le directeur de l’aéroport de Rennes, qui insiste sur la nécessité de décarboner le secteur de l’aviation et de former des pilotes aux nouvelles technologies vertes. « Airskol contribue à la montée en compétences de tous ceux qui font l’aérien de demain ».