Par

Inès Cussac

Publié le

22 mai 2025 à 17h40

« Je n’ai jamais vu ça, ce sont des travaux extrêmement dangereux. » Le chantier de restructuration de l’École Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles (ESPCI) a été le théâtre d’un nouvel accident, mercredi 21 mai 2025 en fin de journée. Si un incendie s’était déclaré au mois de janvier, il s’agit cette fois d’un effondrement. Un pan de mur et un échafaudage se sont écroulés dans la cour d’un immeuble social jouxtant l’école d’ingénieurs de Paris, située dans le 5e arrondissement. Cette fois encore, la maire Florence Berthout, réclame l’interruption des travaux. « Je ne sais pas ce qu’on attend, des morts ? » s’exaspère cette dernière.

Une main courante déposée

L’ensemble d’habitation, où cohabitent près de 340 personnes, a été victime une nouvelle fois des travaux où « les conditions de sécurité ne sont pas respectées », ne peut s’empêcher de s’agacer la première édile. Les pierres du mur effondré sont tombées dans la cour et sur les rebords de fenêtres de plusieurs logements. Les locataires ont déposés une main courante. 

« Trente minutes avant, la gardienne de l’immeuble était dans cette cour. Maintenant, plus personne n’ose sortir de chez soi », rapporte Florence Berthout qui dénonce « une mise en danger de la vie d’autrui ». 

Depuis six ans, les riverains du quartier voient défiler les ouvriers du chantier de « l’école des prix Nobel » où Pierre et Marie Curie ont œuvré ainsi qu’Irène et Frédéric Joliot-Curie, Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak. La deuxième phase vient d’être entamée pour finir en 2027.

Des fissures aux murs

Mais le chantier ne se borne pas aux limites du site. En janvier dernier, un incendie s’y était déclaré avant d’atteindre le rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue Rataud. Aucun blessé n’avait été déploré. Cependant, plusieurs fenêtres avaient dû être changées par le bailleur de l’immeuble Eluge-Siemp.

De leur côté, l’ESPCI et la maîtrise d’œuvre avaient pointé du doigt la faible résistance du matériel. De quoi irriter la maire du 5e arrondissement qui ciblait, elle, des défaillances de sécurité. Florence Berthout avait, en outre, mis en garde des dégâts causés par les travaux dans les logements proches du chantier : « Dans les appartements, il y a des fissures et elles sont peut-être causées par ces travaux qui font vibrer les murs. » 

Les travaux lancés dans l’école d’ingénieurs de Paris font débat depuis quelques années. Comme l’indiquait Le Monde en 2021 déjà, un audit avait été mené pour comprendre notamment pourquoi la facture de ce projet avait bondi de 30 %. Retards, « lacunes » ou encore « désordre » avaient été pointés dans le rapport.

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