À la suite de nos révélations publiées ce mercredi 21 mai, le ministère de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation a décidé de saisir l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) pour enquêter sur l’affaire des cochons de l’IHU de Strasbourg. Conjointement, le ministère de la Santé a saisi l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Enfin, les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ont, de leur côté, annoncé qu’ils lançaient une enquête administrative interne et qu’ils n’excluaient pas de saisir le procureur de la République.
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Dans notre enquête, nous avions mis au jour de graves manquements à l’éthique médicale et des pratiques inquiétantes pouvant être préjudiciables pour les malades. Les 14, 24 et 26 mars derniers, le Pr Christian Debry, directeur général de l’IHU, décidait d’annuler les examens de plusieurs dizaines de patients du service d’imagerie médicale (GIE), pour que le personnel, en effectif restreint, puisse réaliser, à la place, des IRM sur des cochons et un cadavre. Ces expériences ont notamment été menées dans le cadre de contrats de recherche avec deux entreprises, l’une allemande, l’autre française. Le directeur, ne disposant pas d’assez de manipulateurs radio, a ainsi donné la priorité à des expériences de recherche pré-cliniques privées, sans urgence, au détriment de la santé des malades.