La plus célèbre des chasses au trésor de France n’aura pas de suite. Du moins, pour le moment. Dans un message fracassant publié sur le forum Discord lundi 19 mai, le cocréateur de la Chouette d’or, Michel Becker, a annoncé que le jeu de piste ne connaîtra finalement pas de deuxième édition. «Coauteurs, collaborateurs, partenaires, et moi-même, décidons de surseoir à la suite du jeu. La Chouette d’or reverra le jour sous d’autres cieux, en d’autres mains, offerte à des passions plus positives», écrit le peintre. L’homme âgé de 71 ans avait illustré les énigmes du livre de la première édition et fabriqué la mythique statuette recherchée pendant trente et un ans par des milliers de «chouetteurs» en France.

A l’origine de ce revirement de situation : une ambiance tendue au sein de la communauté des participants. Pour rappel, la première chasse au trésor s’est achevée en octobre. La statuette du volatile, d’une valeur estimée à 150 000 euros, a été retrouvée enterrée à Dabo (Moselle), ce que supposaient d’ailleurs certains enquêteurs amateurs. Problème : les solutions et le lieu de la cache, révélés dans un film diffusé en mai au cinéma, ne convainquent pas tout le monde.

Pour une partie des joueurs, les réponses livrées dans la Découverte de la Chouette d’or ne seraient pas vraiment celles du créateur originel des énigmes, Régis Hauser, alias Max Valentin. Après sa mort en 2009, le jeu avait connu plusieurs années de pause avant d’être relancé par Michel Becker en 2021. Le doute est tel qu’une plainte a même été déposée pour escroquerie par une association de 200 joueurs contre ce dernier. Certains participants poursuivent toujours leurs recherches malgré la fin officielle du jeu.

Dans son message sur Discord, Michel Becker dénonce ainsi un «climat délétère». Il évoque une «période houleuse» faite de «déni, critiques, rumeurs infondées, harcèlements et insultes». Un «déni de réalité entretenu par les joueurs déçus ceux-là mêmes qui quelques années auparavant nous réclamaient la relance du jeu en un moment où il nous était loisible de l’arrêter», regrette-t-il.

La Chouette d’or 2 devait initialement débuter le 24 avril. Alors que la première édition se cantonnait à la France, la seconde ambitionnait de franchir les frontières. Michel Becker promettait alors que les «chouetteurs» voyageraient cette fois dans l’histoire, avec «des éléments à trouver qui ne seront pas uniquement du cryptage ou du décodage». Créée par la maison d’orfèvrerie Christofle, la nouvelle statuette était en cours de fabrication et devait valoir entre 250 000 et 300 000 euros.