Tom Cruise dans sa dernière mission, la réadaptation en prise de vues réelles d’un classique Disney, un voyage temporel dans les années 1800… Nos conseils pour les sorties de cette semaine bousculées par le Festival de Cannes.
La venue de l’avenir – À voir
Comédie dramatique de Cédric Klapisch – 2h06
Les descendants d’une certaine Adèle Meunier ont été réunis en Normandie pour valider un projet immobilier. Un parking doit être construit à la place de la maison de leur aïeule. Quatre « cousins » sont mandatés, ils font connaissance dans le TGV. Si leur lien avec Adèle Meunier paraît bien ténu, la découverte de la maison, figée dans le temps, et le mystère qui s’en dégage vont les rapprocher peu à peu. Le spectateur, lui, a déjà une longueur d’avance. Il a assisté au départ d’Adèle en 1895 pour Paris, pressée de rencontrer une mère qui ne l’a pas élevée. Tout le film est, ainsi, une alternance de scènes passées et présentes, un coup Adèle, un coup les quatre cousins.
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Les scènes se succèdent, souvent drôles, la plupart du temps émouvantes, en costumes ou en jean baskets, flirtant joyeusement avec l’anachronisme. Il y a dans le cinéma de Klapisch une joie qui confine à l’émerveillement, une exaltation presque enfantine qui devient, par sa façon de mettre en scène ses histoires, quelque chose d’intemporel. La Venue de l’avenir n’est pas exempt de choses un peu bancales, de certains clichés, d’un côté chromo mais il déborde d’une prodigalité qui ne laisse personne à quai.
Lilo et Stitch – On peut voir
Comédie de Dean Fleischer Camp – 1h48
On s’en doutait déjà un peu depuis la sortie de la première bande-annonce mais Lilo et Stitch est bien loin d’être le pire live action. Notamment parce que le réalisateur américain de 43 ans a fait le choix de conserver l’essence du dessin animé. En s’interdisant toute nouveauté, réécriture ou folie, Dean Fleischer Camp ne cache pas son ambition : ne pas décevoir les fans du film de 2002, là où La Petite Sirène et Blanche-Neige ont échoué. Lilo est une jeune orpheline hawaïenne au caractère bien trempé. Pas étonnant que sa sœur de 18 ans soit au bout du rouleau ! Et ne parlons pas des éducateurs qui sonnent tous les jours à leur porte pour vérifier si Nani s’occupe bien de sa sœur. Les deux s’aiment beaucoup mais depuis la mort de leur parent, la vie n’a plus rien d’un conte de fées. Lilo, plongée dans une solitude atroce, recherche désespérément un ami. Stitch, cet adorable extraterrestre bleu arrive au bon moment. De son côté, Nani essaye de jongler comme elle peut entre son travail, la garde de sa sœur et désormais celle de son nouvel animal de compagnie tombé du ciel, dont le passe-temps est de détruire tout ce qui l’entoure.
Mieux réalisé et plus qualitatif que les précédents, ce film en live action pose cependant toujours la même question : que cherche à faire Disney avec ces productions ? La version 2025 de Lilo et Stitch est une copie conforme de celle de 2002. Plutôt que de proposer de nouveaux classiques d’animations, Disney préfère jouer la carte de la facilité en proposant des contenus réchauffés, pariant un peu trop sur la nostalgie des fans sans offrir de nouveaux héros aux plus jeunes.
Mission: Impossible – The Final Reckoning – À éviter
Film d’action de Christopher McQuarrie – 2h49
Mission : Impossible – The Final Reckoning, suite direct du septième volet, prend la peine de rappeler le pouvoir de l’Entité, cette intelligence artificielle capable de détruire le monde. Au bout d’une heure de ce qui ressemble à un prologue interminable et bavard, saturé d’explications aussi pénibles qu’un tuto (on se demande où sont passés les 400 millions de dollars de budget), l’action démarre enfin. L’exploration du sous-marin Sebastopol n’est pas haletante, mais elle a le mérite de faire taire Ethan Hunt. Certains passages de cette plongée sous-marine à haut risque donnent même des frissons.
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Que vaut vraiment Mission: Impossible – The Final Reckoning, le huitième épisode de la saga avec Tom Cruise ?
Le duel aérien entre deux biplans reste le clou du spectacle, propice à de nombreuses acrobaties à couper le souffle et exécutées par l’acteur cascadeur. Si le septième volet renouait avec le goût du fun et des masques de la saga, avec The Final Reckoning, l’esprit de sérieux domine. Ainsi qu’une certaine gravité. Mais le huitième opus dessine une géopolitique datée. Leur vision du monde reste bipolaire et utopique. Ils vivent toujours au temps de la guerre froide. L’acteur et son réalisateur n’ont pas voulu anticiper l’avènement de Trump, agent provocateur du désordre mondial dont le deuxième mandat ne fait qu’accentuer les turpitudes du premier. O.D et É.S
Jeunes mères – Pas encore vu
Drame de Jean-Pierre et Luc Dardenne – 1h45
Festival de Cannes oblige, les sorties cinémas sont un peu bousculées depuis le 13 mai. Certains films ne sortent pas le mercredi mais quelques jours plus tard, après avoir été présentés sur la Croisette. Le vendredi 23 mai, les Français pourront découvrir dans les salles obscures le nouveau film de Jean-Pierre et Luc Dardenne, Jeunes mères, présenté en compétition officielle au Festival de Cannes. Après avoir raconté dans leur dernier long-métrage de 2022, une amitié entre un jeune garçon et une adolescente venus d’Afrique pour rejoindre la Belgique, les frères cinéastes se concentrent cette fois-ci sur le destin de cinq mères adolescentes. Jessica, Perla, Julie, Ariane et Naïma espèrent parvenir à une vie meilleure pour elles-mêmes et pour leur enfant.