Il y avait du (beau) monde, mardi en fin de journée, sur les plages toulonnaises. Et pas seulement parce que le soleil était de retour, après un épisode orageux. Le comité d’intérêt local (CIL) du Mourillon y organisait un cocktail dînatoire pour présenter son nouveau président. Deux candidats putatifs aux élections municipales – Michel Bonnus (LR) et Laure Lavalette (RN) – et plusieurs élus de la majorité actuelle avaient même fait le déplacement.

« On est 1.400 adhérents et on représente un secteur, qui comprend aussi la Mitre et Port Marchand, d’environ 40.000 habitants. Les politiques savent bien qu’on est une association qui compte », pose Daniel Garcin, le tout nouveau « patron » du quartier. Après des élections internes, l’homme de 71 ans a ainsi succédé à François Bordes, qui occupait le siège depuis 2018.

Cet ancien fonctionnaire territorial n’est pas un inconnu. Daniel Garcin, membre du CIL depuis huit ans, est son vice-président depuis trois ans. Mais il a également été à la tête du CIL du Champs de Mars et même conseiller municipal sous les mandatures de Maurice Arreckx et de François Trucy. « C’était il y a bien longtemps », sourit-il. Toujours administrateur de l’office HLM, il jure n’avoir « plus aucune ambition politique », comme plusieurs de ses alter ego ont pu en nourrir avant lui.


La rue Lamague, à deux pas des plages, est le cœur du « village » du Mourillon. Le CIL de ce quartier aisé et attractif est le plus important de la métropole toulonnaise. Photo Valérie Le Parc.

« Sur les ferries, nous n’avons pas été beaucoup écoutés »

Aujourd’hui, le plus gros CIL de la métropole se voit comme un lobby qui ne dirait pas son nom. « On veut peser pour que la qualité de vie des gens du secteur soit respectée et protégée », résume Daniel Garcin. Si l’on en croit « l’enfant de Besagne », cela n’a pas toujours été le cas ces dernières années. « On a eu gain de cause sur des petits soucis du quotidien – des arbres, des bancs, des trottoirs… – mais sur les problématiques de circulation ou de pollution liée aux ferries, par exemple, nous n’avons pas été beaucoup écoutés. »

Avec le scrutin municipal de 2026 en ligne de mire, l’avis du CIL sur les dossiers locaux comptera, espère le nouveau président. « Après l’agression d’un jeune homme sur le parking des plages, on souhaite un renforcement de la sécurité des lieux, détaille-t-il. Mayol à Pipady reste aussi à imaginer. Espérons que, cette fois, nous n’apprendrons pas le projet dans la presse. On ne veut pas, comme à Bandol, un bétonnage du bord de mer. »

Daniel Garcin annonce que des commissions thématiques vont être créées au sein de l’association, pour être force de propositions sur un certain nombre de sujets. Un think tank version quartier, en quelque sorte. « Si on veut être pris au sérieux, il faut faire un travail sérieux. » Reste à savoir si cela apaisera les traditionnelles assemblées générales du CIL, où les élus se font régulièrement chahuter.