Par

Vincent Malbœuf

Publié le

22 mai 2025 à 19h30

Des habitants de Divatte-sur-Loire (près de Nantes) ont assisté au conseil municipal non pas de leur commune, mais de la voisine Orée d’Anjou, dans le Maine-et-Loire, le 24 avril dernier.

La raison ? Une délibération concernant la contestation de désaffectation des chemins de la Divatte, qui ouvre de facto une enquête publique en vue de la mise en vente de ces chemins (à la famille Suteau, de Barbechat) menant au site du pont Trubert (qui fait la jonction entre Barbechat et Champtoceaux) et du pont de Guénard (entre Barbechat et La Varenne).

« C’est incompréhensible »

Les élus de cette commune nouvelle ont voté favorablement.

Au grand dam des Chats Bottés, les randonneurs de Barbechat, et de l’association du patrimoine de La Chapelle-Basse-Mer et Barbechat. Qui sont vent debout contre cette décision.

C’est incompréhensible et on est totalement opposé à la vente de ces chemins. On se retrouvera pour toujours bloqué pour aller vers le Maine-et-Loire et emprunter le GRP Loire-Divatte/Orée d’Anjou qui a pourtant été créé en 1992 mais qui est coupé au niveau du pont Trubert depuis 2003.

Philippe Joret, président des Chats Bottés

Vidéos : en ce moment sur ActuL’association du patrimoine divattais contrarié également

« Pour nous, association du patrimoine de la Chapelle-Basse-Mer et Barbechat, nous défendons avant tout le maintien en l’état du Pont Trubert et sa restauration ainsi que pour le Pont Guénard et son village – vestiges d’une période historique inscrits dans les livres d’histoire », poursuit de son côté le président Hugues Roy.

Tous les procès engagés par la commune de Divatte-sur-Loire pour dégager les chemins de randonnées côté Divatte-sur-Loire et obstrués volontairement par la famille Suteau, ont été gagnés par la commune jusque devant le Conseil d’État. Si après l’enquête publique d’Orée d’Anjou et le vote fort possible d’acceptation de la vente des chemins communaux par le conseil municipal d’Orée d’Anjou, il en sera fini des passages entre les deux rives de la Divatte au niveau du Pont Guénard et de celui du Pont Trubert. Les chemins de randonnées existants et répertoriés par les Fédérations de randonnées du Maine-et-Loire et de la Loire-Atlantique, les chemins de randonnées de pays ne pourront plus être empruntés.

Hugues Roy, président de l’association du patrimoine de Divatte-sur-Loire

Divatte-sur-Loire, pont Trubert,
Le passage au pont Trubert, entre Barbechat et Champtoceaux, est fermé aux randonneurs depuis plus de 20 ans. ©DRUne enquête publique en cours à Orée d’Anjou

Les deux camps déplorent aussi la divagation de troupeaux dans la rivière au niveau du pont Trubert et s’inquiètent pour sa qualité de l’eau de la Divatte « souillée par les déchets de bovins ».

Un pont Trubert en fâcheux état aujourd’hui, fortement fragilisé par les crues de 2024.

L’enquête publique à Orée d’Anjou a démarré le 19 mai et s’étire jusqu’au 4 juin. La pétition qui stipule l’opposition de la vente de ces chemins ruraux et la réouverture de ce circuit de randonnée, atteint aujourd’hui les 600 signatures.

« On est déterminé à aller au bout, prévient Philippe Joret. On est nombreux à s’opposer à cette décision puisque le collectif Guénard (Orée d’Anjou) et l’association du patrimoine de Champtoceaux sont avec nous ».

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