Posted On 23 mai 2025

Des réquisitions de logements vacants : la nouvelle annonce Piollesque vise, comme d’habitude, à faire un coup de comm’ à moindres frais. À quelques mois des municipales la ficelle est de plus en plus grossière et risible.

COMME D’HABITUDE, LA FAUTE À L’ÉTAT

Une fois de plus Eric Piolle joue les gros bras : il annonce que faute de réponse rapide de la Préfète à sa demande de réquisition de logements pour loger des sans-abris, il prendra un arrêté municipal. C’est bien sûr toujours la même rengaine de la faute à l’Etat qui ne mettrait pas suffisamment les moyens tandis que la municipalité, elle, ferait tout pour résorber la misère du monde. Ils répètent ce couplet sur tous les tons depuis près de 12 ans. 

À Montgenèvre, Piolle lancait il y a quelques années un appel aux migrants expliquant qu’ils trouveraient un accueil inconditionnel à Grenoble.
3500 PERSONNES À LA RUE, UN CHIFFRE QUI NE BOUGE PAS

Sauf que les chiffres ne bougent pas. Il y a de l’ordre de 3500 personnes sans domicile à Grenoble, dont 250 enfants qui dorment dehors. Et aucune des postures des Verts/LFi depuis 10 ans n’a permis de le résorber. L’adjointe en charge de la précarité Céline Deslattes (ex PS qui s’est vendue à Piolle) le reconnait elle-même dans le Dauphiné : « malgré les 100 places supplémentaires que nous avons créées l’an passé, ces chiffres sont restés inchangés ».

LES POSTURES MORALES ENTRETIENNENT L’APPEL D’AIR

Ces chiffres n’ont pas bougé parce que la municipalité entretient un appel d’air qui favorise de nouvelles arrivées de personnes en grande précarité en continu. La posture idéologique de « l’accueil inconditionnel » a transformé la ville en un point d’attraction alors que nous n’avons de toute évidence pas les infrastructures d’accueil adaptées, pas de plan d’intégration viable derrière. Résultat : des bidonvilles insalubres, squats illégaux et une explosion du nombre de familles à la rue. Les bons sentiments n’ont rien d’humaniste quand ils créent la misère.

Bidonville rue des alliés avant l’impressionnant incendie en 2021. On en compte une dizaine à Grenoble, en général tenus par les filières mafieuses de passeurs qui profitent de l’appel d’air grenoblois pour faire leurs affaires sur le dos de situation humaines terribles
7 ÉCOLES TOUJOURS OCCUPÉES

Le phénomène a atteint un point tel que des collectifs se sont montés et ont commencé à organiser l’occupation des écoles grenobloises pour y loger la nuit des personnes sans-domicile. Un mouvement qui a commencé il y a 3 ans, et a concerné à ce stade 80 familles pour 200 enfants passés par là. 7 écoles sont aujourd’hui encore occupées. La municipalité, n’ayant d’autre choix, a laissé faire… et elle fait aujourd’hui passer cette passivité pour une action de sa part !

12 ANS DE COMM’ 

En réalité, il n’y a à peu près rien de concret mis en place par les élus pour répondre à leur appel d’air. En deux mandats, les actions des Verts/LFI ont été quasi uniquement symboliques, des coups de menton pour rassurer leurs électorat et la jouer volontariste, comme par exemple un recours contre l’Etat qui n’a engendré aucune avancée supplémentaire. Seule mesurette : les fameuses 100 places d’hébergement, goutte d’eau laborieusement financée par les impôts qui n’a rien résolu, comme expliqué plus haut.

DÉJÀ UNE ANNONCE EN 2022

Déjà en 2022, Piolle avait fait voter en grande pompe une délibération pour permettre la réquisition. Evidemment avec force publicité pour bien montrer tout son engagement sur le sujet. Sauf qu’il ne l’a jamais appliqué par la suite : une pure opération de communication, en utilisant un sujet qui touche directement à des situations humaines et mérite donc tout sauf d’être cyniquement instrumentalisé à des petites fins politiciennes. 

Une autre opération de comm’ : l’élu communiste au logement, Nicolas Béron-Perez, annoncant camper devant la préfecture quelques jours pour dénoncer les problèmes de logement. On voit à quel point ça a été utile et pertinent.
« LES PROMESSES NE SUFFISENT PAS »

Les collectifs qui réclament la réquisition savent donc à quoi s’en tenir. Ils sont d’ailleurs loin d’avoir sauté de joie après cette énième annonce Piollesque, parce qu’ils réclament depuis trois ans l’application de la délibération et n’ont toujours rien vu de concret. Ils sont donc méfiants, comme le relate le Dauphiné : « Les promesses ne suffisent pas. L’intercollectif attend des actes et pas seulement des paroles : “Les annonces municipales restent pour l’instant trop floues tant sur les délais que sur le nombre de personnes qui seront mises à l’abri.

UNE LETTRE À UN PROPRIÉTAIRE…

Il y a en effet de quoi être sceptique. Une délibération en 2022, un arrêté en 2025. Et même si les Verts/LFi vont au bout cette fois, il s’agira à nouveau d’une micro goutte d’eau dans l’océan de personnes à la rue car Le Dauphiné explique qu' »ils ont envoyé une lettre à un propriétaire pour lui dire que la réquisition de certains de ses logements était potentiellement sur le point d’arriver ». Une seule lettre, à un seul propriétaire : que d’ambition.


Appartements et maisons vides propriétés de la ville ; et si la municipalité commençait par réquisitionner ses propres biens ?

… PLUTÔT QUE DE S’ATTAQUER AUX LOGEMENTS PUBLICS VACANTS

Il s’agit évidemment de taper sur les doigts des propriétaires privés, vaches à lait de cette municipalité qui met tous les verrous possibles pour eux. Jamais de s’occuper de ce qui relève pourtant directement des élus en poste : les appartements vides propriété de la ville, ou des bailleurs sociaux présidés par des Verts/LFI comme ACTIS (président Pierre Bejjaji, élu Vert d’Eybens) et Grenoble-Habitat (président Claus Habfast, adjoint de Piolle). Les logements vacants sont pourtant légion dans le parc social public et seraient bien plus facilement mobilisables pour répondre au problème.

UN COUP DE COMM’ POUR LES MUNICIPALES

Mais outre l’effet d’annonce pour endormir le gogo-gaucho en tapant sur les propriétaires plutôt que des actes concrets en utilisant le foncier qui dépend de lui, le sens du timing de Piolle est l’autre grossièreté de cette affaire. Affaibli politiquement et plus isolé que jamais, il cherche à se concilier les collectifs de Droit au Logement… à 10 mois des élections municipales. Pas sûr que la manoeuvre convainque grand monde après 11 ans à se tourner les pouces et à faire des coups de comm’ non suivis d’effets : les Grenoblois lucides auront bien vu que 12 ans de mandat Verts/LFI n’ont fait qu’aggraver la crise sociale.