Si vous êtes vers l’aéroport de Nice aujourd’hui, et plutôt matinal, un peu avant 8 heures, il faudra lever la tête.
Vous y verrez sans doute un Boeing 767-300 de la compagnie United Airlines en approche. Deux jeunes pilotes azuréens, Édouard Fromentin, 32 ans, et Dylan Maillé, 28 ans, seront aux commandes de cet oiseau pour ce tout premier vol inaugural entre l’aéroport de Washington-Dulles et celui de Nice Côte d’Azur.
« On est vite devenus amis »
Pouvoir poser un jour un gros-porteur à Nice, c’est pour ces deux jeunes pilotes, nés à Antibes et Cannes, et ayant grandi ici avant de partir se former aux États-Unis, un rêve qui devient réalité. « Avec Dylan, nous nous sommes rencontrés il y a deux ans au sein de la compagnie United Airlines pour laquelle on bosse, confie Édouard. Basés tous les deux sur Washington, on s’est rendu compte qu’on avait sensiblement le même parcours. J’ai grandi à Antibes, lui à Auribeau-sur-Siagne, puis nous sommes partis tous les deux aux États-Unis faire nos études pour devenir pilotes. Et tous les deux, nous sommes domiciliés à Antibes, et nos maisons à quelques mètres l’une de l’autre! Cela nous a rapprochés. On est vite devenu amis. »
Il y a quelques mois, Édouard et Dylan apprennent que leur compagnie va ouvrir une ligne directe entre Washington et Nice. Leur cœur s’emballe: « Et si c’était nous, ensemble, aux commandes de ce premier vol? T’imagines? »
« On s’est bien vendus auprès de la compagnie! »
Sans trop y croire, les deux Azuréens font une demande auprès de leur compagnie. « On a tenté, en étant conscients que ce serait compliqué. Ce type de vol inaugural, qui plus est à destination de la Côte d’Azur, c’est réservé aux pilotes qui ont de l’ancienneté, ce qui n’est pas notre cas », ajoute Dylan.
Il y a une dizaine de jours, alors qu’ils sont tous les deux « off », et chez eux à Juan-les-Pins, ils apprennent dans la nuit qu’ils sont inscrits en tant que pilotes sur ce vol inaugural – qui a quitté Washington-Dulles à 17h20 ce jeudi – pour atterrir à l’aéroport de Nice-Côte d’Azur à 8 heures le lendemain, après une traversée de nuit. « Notre profil et notre histoire les ont convaincus. Il faut dire qu’on s’est bien vendus! Quand on l’a appris, on était excités comme deux gosses », livre Édouard, qui a grandi du côté de Juan-les-Pins en voyant les arrivées des avions sur Nice qui passaient au-dessus de la maison familiale.
« Une immense fierté »
Pour Dylan, « ce vol entre Washington et Nice va relier deux morceaux de notre histoire commune. En arrivant sur Nice, on va longer Cannes, les îles de Lérins, Antibes, puis Nice. C’est toute notre enfance à “Ed » et moi. Et puis ce sera la première fois qu’on va voler ensemble. Tous les voyants sont au vert pour en faire un moment fort de notre carrière. On a hâte d’y être et de poser ce Boeing 767-300 de la United Airlines sur la piste niçoise. Ce sera une immense fierté pour nous ».
Si l’émotion est grande, tous deux assurent préparer ce vol « comme un vol classique ».
En termes de pilotage, ils ont hâte: « Se poser sur la piste niçoise, qui est très manuelle, c’est un bonheur pour tout pilote. Et vous ajoutez à ça son cadre unique au monde », commente avec fierté Édouard qui a déjà pratiqué une fois la piste niçoise comme pilote réserviste.
Hier, au départ de l’aéroport de Washington, c’est bien son ami et lui qui étaient seuls aux commandes. À l’arrivée à Nice, ce sera alors le moment de tout relâcher. Et de partager joie et fierté, peut-être avec un peu de larmes, avec famille et amis qui seront présents pour les féliciter.