La première édition d’un rendez-vous national consacré à la pêche de loisir ouvre ses portes au public du 23 au 25 mai. L’occasion, pour la filière, de souffler un peu après de précédentes saisons marquées par des phénomènes climatiques extrêmes.
Les appâts sont lancés à Nantes. La cité des ducs inaugure ce vendredi 23 mai, la première édition du festival national de la pêche, dans l’enceinte et aux abords du parc des expositions, au nord de l’agglomération. Ouvert jusqu’au 25 mai, l’événement, conçu pour les néophytes comme pour les plus chevronnés, a monté un faisceau d’animations, de stands et d’événements consacrés au monde de la pêche de loisir, répartis sur un espace de 15.000 m2 ainsi que sur les bords de l’Erdre. Il n’en fallait pas moins pour célébrer une activité qui compte plus d’1,2 million de licenciés en France. Soit la seconde activité nationale, après le football.
Organisé par le Groupement des industries et fabricants d’articles de pêche (GIFAP) et la société Exponantes, le festival a invité quelque 150 exposants. Les acteurs de la filière entendent se remettre d’aplomb, après un été 2022 marqué par une sécheresse historique et, plus récemment, une année 2024 traversée d’épisodes pluvieux et de crues records. Autant d’aléas climatiques qui ont pesé sur le secteur dont le poids économique était évalué, en 2020, à 10 millions d’euros en Loire-Atlantique, selon une étude publiée l’année suivante par la fédération départementale pour la pêche et la protection du milieu aquatique.
Faire preuve de pédagogie
«Nous sommes à la merci des événements climatiques extrêmes qui dérèglent les cours d’eau et peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les poissons», témoigne Mathieu Becker, agent de développement au sein de la fédération de pêche de Loire-Atlantique. Le spécialiste se souvient en particulier de l’épisode de chaleur qui avait quasiment asséché certaines portions de la Loire, il y a trois ans. «Sur les bassins les plus météo-dépendants, ceux du Gesvres et du Cens, cela a été un massacre. On regardait les poissons mourir d’anoxie, faute d’oxygène dans l’eau. À la fin de l’été, la population de poissons a été divisée par vingt ou trente, sur ces cours d’eau», décrit-il.
Depuis, les bassins de Loire-Atlantique ont pu se reconstituer grâce aux micro-migrations, comme celles du gardon. Les fédérations de pêche restent cependant vigilantes face aux risques que l’activité de loisir peut faire porter à certains poissons, à l’instar du brochet, de la truite fario, de l’alose ou encore de la lamproie. La pêche professionnelle de ces dernières est passée à deux doigts d’être interdite dans le département, en début d’année, au terme d’une procédure d’urgence entamée auprès du tribunal administratif de Nantes par deux associations de défense de l’environnement.
«On sent parfois le manque de connaissances des associations animalistes», observe Mathieu Becker, en rappelant que les pêcheurs de loisir pratiquent à 95% la graciation des poissons, c’est-à-dire leur remise à l’eau. «Nous sensibilisons tout de même à la bonne manipulation des poissons, car ils peuvent être victimes de stress thermique, selon les saisons», ajoute-t-il. Plusieurs stands du festival devraient insister sur ce travail de pédagogie, en faisant découvrir une pratique responsable de l’activité. «Ce rendez-vous festif et convivial a été conçu pour tous les amoureux de la nature», vante Virginie Léger-Mathys, organisatrice de l’événement. De quoi redonner la pêche, après quelques saisons de blues.