Le Ici Jazz Fest, c’est le festival capsule – comprenez le mini-festival gratuit -, imaginé pour les 25 ans du Marseille Jazz des cinq continents, qui a débuté ce jeudi 22 mai, et qui se tient jusqu’à dimanche dans une vingtaine de lieux de la ville. « On est sorti de cette idée que le jazz est une musique de riches et de connaisseurs. Elle s’adresse à tout le monde », rappelait, dans nos colonnes, le directeur du festival Hughes Kieffer. L’occasion d’une première balade musicale foisonnante dans le respect de la culture méditerranéenne ouverte à tous les métissages, avec des artistes locaux, professionnels ou non, qui en appellera à l’avenir sans doute d’autres.
Chimère, Tiffany and The Nightbirds pour débuter
Les amateurs de jazz qui ont l’embarras du choix parmi les vingt-cinq propositions durant quatre jours, pouvaient opter sans risque, ce jeudi 22 mai à midi, pour un concert d’ouverture sur le parvis de l’Opéra (1er). « Où sont les femmes ? », demande-t-on parfois dans le milieu assez fermé du jazz. Au Ici Jazz Fest, c’est certain, les femmes occupent une place de choix. On attaquait d’entrée, malgré le temps frisquet, avec le groupe marseillais Chimère conduit par la charmante chanteuse Coline Fourment, toute de noir vêtue, qui impressionnait le public avec ses mélodies, son univers et sa voix. Le quartet qui combine aussi une trompette (Quentin Tillie), un piano (Maryline Ferrero) et une contrebasse (Willy Quiko) a déjà été entendu à plusieurs reprises du côté de Marseille, puisque tous sont originaires du sud de la France.
Autre salle, autre ambiance toujours jeudi, en soirée, au 6e étage de Grand Central (1er, par ailleurs siège de la rédaction marseillaise de La Provence) où était organisé pour la première fois un concert, avec Tiffany Muzellec, accompagnée de The Nightbirds. Qui se cache derrière ce nom ? La vocaliste bretonne Tiffany Muzellec, le guitariste Simon Pace, le contrebassiste Nghia Duong et le batteur Léo Achard. La jeune femme reconnaît sur scène sa fascination « pour les douces mélodies envoûtantes. J’aime le son des albums avec orchestres ». Celle qui voulait être « ingénieure du son » a suivi des cours au conservatoire de Marseille. Sur scène, ce sont une flopée de réarrangements de morceaux « méconnus ». Un moment de grâce où poésie et rythme se mêlaient délicatement devant plus de deux cents personnes. Après avoir revisité quelques titres de Nancy Wilson et Oscar Brown, la chanteuse a poursuivi avec d’autres standards dont ceux de Nat King Cole.
Frac Sud, CNTL
et Estaque gare
Le Ici Jazz Festival se poursuit encore trois jours et promet de ravir les oreilles de ses visiteurs avec une programmation où devrait se distinguer ce vendredi 23 mai le jazz nomade du Trio LROM au Frac Sud (2e) à 18 h 30. Leur musique est née dans les cordes du oud, l’un des plus vieux instruments qui existent. Heureuse surprise pour les mélomanes qui pourront écouter le bal swing du Coco Swing House Band. C’est à la Maison Yellow (2e) ce samedi 24 mai à 17 heures. Dans le même temps, à 17 h 30, il sera possible d’écouter le gospel de Soul Addict Singers au jardin Guy Azaïs (10e). Comme les dimanches sont des jours heureux, pourquoi ne pas clôturer ce festival en découvrant le jazz d’Amadis Quartet qui passe du swing au bop à 17 h au CNTL quai Marcel-Pagnol (7e) et le jazz caribéen de Boogie Lionne après une promenade sur le littoral, à l’Harmonie de l’Estaque gare (16e) à 19 heures ?
Programmation complète sur icijazzfestival.com. Gratuit.