La collectivité n’est pas en mesure d’assurer toutes les livraisons de matériel. La CGT dénonce un problème de management, alors qu’une partie des agents est en arrêt maladie. Un préavis de grève est également en cours.

La mauvaise nouvelle est tombée mardi, par mail. «Suite à un mouvement social, le service fêtes, manifestations et logistique n’est plus en capacité d’assurer les livraisons et le montage des podiums et estrades», ont appris avec déception des parents organisateurs de la kermesse de la petite école publique de leurs enfants.

Si les chaises sont bien livrées, «le podium, c’est le coup dur», confie au Figaro une maman d’élève. Habituellement, le service de la ville et de la métropole le leur prête et l’installe. L’événement festif prévu le 13 juin ne va pas être annulé mais ce désagrément risque de complexifier le bon déroulement de la journée. Pour des raisons de délai et de finances, les organisateurs de la fête ne prévoient pas de faire appel à un loueur. Les familles devront se masser pour espérer apercevoir leur enfant jouer.

Préavis de grève et arrêts maladie

«On ne comprend pas. On ne sait pas pourquoi un mouvement social s’étend dans le temps. On pourrait se battre si on connaissait les arguments, mais là, on est mis devant le fait accompli, à plus ou moins courte échéance de l’événement», constate la mère de famille. Cette situation touche d’autres établissements ou organisateurs de fêtes, nombreuses en cette fin d’année scolaire.

La métropole et la municipalité de Nantes expliquent qu’un mouvement social est en cours depuis début avril au sein du service logistique et événementiel, mutualisé entre les deux entités. Un préavis de grève a été déposé. «Le fonctionnement du service est actuellement perturbé en raison de l’absence d’un certain nombre d’agents», précise la collectivité, ajoutant que les échanges se poursuivent avec les agents et organisations syndicales «afin de définir les contours d’un retour à un fonctionnement normal, dans l’intérêt des agents et du service public».

«Sur les 17 agents, 10 sont placés en arrêt maladie par leur médecin traitant», fait savoir Virginie Chabourine, secrétaire générale de la CGT Nantes métropole, sollicitée par Le Figaro. «Les agents sont confus. Ça n’était pas leur but de faire annuler les manifestations. Mais ils n’y arrivent plus», souligne-t-elle. En cause : «un management toxique et agressif». Selon l’organisation syndicale, des dysfonctionnements managériaux sont observés depuis 2022 au point que «la médecine préventive du travail a conseillé à certains agents d’aller voir leur médecin traitant, tant la situation est devenue catastrophique».

Aujourd’hui, la CGT maintient son préavis de grève n’ayant pas obtenu satisfaction dans les négociations. «On demande que la chef de service soit mise à l’écart le temps de l’enquête administrative lancée par la collectivité», énonce Virginie Chabourine, qui souhaite également qu’«on donne aux agents les moyens et le personnel suffisant pour remplir leurs missions».

D’autres manifestations impactées

En attendant un retour à la normale, «les écoles ont été informées que le matériel commandé pour les fêtes d’écoles leur serait bien livré, à l’exception des podiums», informe la collectivité nantaise. Quant au Printemps des voisins, une manifestation locale qui a commencé le 12 mai, «l’ensemble des organisateurs ont été informés de l’absence de livraison et de la nécessité de venir chercher le matériel au magasin du service logistique et événementiel».

«La Ville de Nantes a bien conscience de la gêne occasionnée par la situation mais n’a actuellement n’a pas connaissance d’annulation d’événement liée à ces adaptations», termine le service presse municipal et métropolitain nantais. Dans le quartier familial de Saint-Félix, la fête organisée par l’association des commerçants du village le 14 juin est tout de même reportée au mois de septembre, a remarqué Presse Océan.