ENTRETIEN – Bien qu’athée, l’essayiste adopte sur le projet de loi permettant l’euthanasie le même point de vue que les trois grandes religions. Mais pour d’autres raisons.
LE FIGARO MAGAZINE. – Pourquoi êtes-vous opposé au vote de la loi qui légaliserait l’euthanasie, le suicide assisté ou ce qu’on appelle « l’aide active à mourir » ?
ALAIN MINC. – Je suis convaincu que le droit de mourir que certains députés tentent de faire adopter va bientôt devenir un devoir de mourir pour le plus grand nombre. Cette loi est faite pour Saint-Germain-des-Prés, pour des gens formés, maîtres de leur destin et de leur intellect. Des personnes qui n’ont aucun problème d’ordre matériel, qui lisent les journaux et font des choix personnels libres.
Pourquoi cette loi creuserait-elle les inégalités sociales ?
Ce n’est pas la peine de lire Balzac, Stendhal ou Zola pour deviner les conversations aux tables familiales où le vieillard entend ses enfants discuter sans aucune agressivité de la vie qu’ils auront après sa mort, ce qu’ils feront après lui, etc. Imaginez quelle pression cette personne âgée aurait sur ses épaules pour débarrasser le plancher si elle en avait…
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