« J’ai fait toute ma vie sur des bateaux mais je n’en ai jamais possédé aucun », raconte avec le sourire Marc Bonduelle. Pour ce Breton d’origine, la vie n’a jamais été une question de moyens, mais de passion. Initié à 10 ans par son grand-père dans une école de voile au Pouliguen, il remporte sa première course à 13 ans.

Son premier grand tournant? La coupe de l’America dans les années soixante-dix. « J’ai eu l’opportunité de faire la première avec France (le bateau) et je n’ai jamais décroché ». Pendant dix ans, il navigue aux côtés du Baron Bich, créateur du célèbre stylo BIC, puis de la famille Rothschild, avant de devenir skipper pour des propriétaires fortunés. « Moi c’est le BDA: le Bateau Des Autres « , plaisante-t-il. Grâce à cette technique, il skippe  » certains des plus beaux voiliers du monde », dont un 104 pieds (1) en aluminium, construit pour la famille Bich.

« Méthode, précision et discipline »

Pour Marc, naviguer, c’est d’abord une affaire d’équipe: « C’est comme une équipe de rugby, si le bateau gagne, c’est tout le monde qui gagne ». C’est aussi une question de rigueur. Si on lui demande les trois qualités que doit avoir un marin, il cite:  » MPD: méthode, précision et discipline », trois mots qui lui viennent du Baron Bich et qui sont gravés dans le bateau.

La mer, il l’a vécue dans toute sa force, parfois brutale. Il se souvient d’une nuit entre Rabat et Casablanca, avec 50 nœuds (2) de vent et des vagues gigantesques. « Deux bateaux amis ont été couchés par les vagues. Moi je suis resté réveillé toute la nuit pour rester loin de la côte ». Très proche de son bateau, il compare leur relation, à celle avec une femme: « Si tu ne t’en occupes pas, tu vas avoir des soucis. »

Toujours à flot

Aujourd’hui encore, il soigne chaque détail. Il commence ses journées par de la gymnastique et ne part jamais en mer le ventre vide. Il a même récemment changé les verres de ses lunettes pour protéger ses yeux clairs du soleil. « Une bonne paire de lunettes, c’est aussi important que les voiles », assure-t-il.

Quand on lui demande ce qui le pousse encore à régater à 80 ans, il répond simplement:  » le plaisir de naviguer ». Et les souvenirs continuent de s’ajouter. Comme cette traversée de l’Atlantique escortée par une orque pendant deux heures, à craindre « qu’elle nous donne un coup de queue dans le safran », ou cette régate à Genève où il termine deuxième, devant le président du Yacht-club local.

Dans l’équipage qui navigue avec lui, beaucoup le décrivent comme un homme « passionné « , qui  » fait corps avec le bateau », avec un petit côté « paternel, il adore transmettre, nous parler de l’histoire du bateau ».

1. Un peu plus de 30mètres.

2. Environ 92km/h.

Le programme du week-end

Du vendredi 23 au dimanche 25 mai, la rade de Toulon accueille trois jours de régates. Les courses débuteront à partir de 10h, sous réserve des conditions météo. Pour profiter au mieux du spectacle, il est recommandé de se munir de jumelles et de se rendre du côté du fort Saint-Louis.

Tous les soirs dès 17h30, les voiliers seront accessibles au public pour des visites gratuites. Attention, l’inscription en ligne (toulonprovenceregatta.fr) est obligatoire pour y participer.

Samedi 24 mai, de nombreuses animations gratuites auront lieu sur les plages du Mourillon: canoë, paddle, aviron de mer, découverte de voile miniature. À 14h, rendez-vous à l’anse du Lido pour s’initier au pilotage de voiliers radiocommandés.