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Rédaction Grenoble

Publié le

23 mai 2025 à 11h34

Une belle victoire pour les défenseurs de la cause animale. Mercredi 21 mai, la cour d’appel de Grenoble a confirmé la condamnation d’un chasseur trentenaire isérois ayant abattu en février 2024 Morzine, une jeune femelle pygargue à queue blanche — une espèce protégée — dans le massif de l’Oisans en Isère.

Avec son frère, il avait fait appel de sa condamnation en première instance à quatre mois de prison avec sursis et suspension de son permis de chasse. La cour d’appel a confirmé cette peine et est même allée plus loin, en augmentant le montant des dommages et intérêts.

« Les juges ont écouté les scientifiques »

« Le montant total des réparations s’élève désormais à 116 200 euros, dont le préjudice écologique reconnu à hauteur de 81 000 euros », précise dans un communiqué de presse la LPO (Ligue de protection pour les oiseaux),

C’est une grande victoire car les juges ont écouté les scientifiques pour la prise en compte du préjudice écologique. Seules de lourdes sanctions peuvent dissuader de tels actes de cruauté gratuite, qui mettent en péril des années d’efforts de conservation.

Allain Bougrain Dubourg
Président de la LPO 

Bernard Boulloud, avocat du chasseur condamné, a indiqué à l’AFP que son client, actuellement en déplacement en montagne, n’a pas encore pris connaissance de la décision en appel. Il estime qu’un pourvoi en cassation peut « être envisagé ». 

Vidéos : en ce moment sur ActuUne trentaine de spécimens en France

Morzine, la femelle pygargue à queue blanche abattue, est née en captivité au parc « Les Aigles du Léman » en Haute-Savoie. Elle a été élevée et relâchée dans le cadre d’un programme national scientifique de réintroduction de l’espèce. 

« Le pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) est le rapace nicheur le plus rare de France avec à peine une trentaine d’individus pour sept couples reproducteurs, rappelle la LPO. Quatre des 14 oiseaux relâchés depuis 2022 ont déjà été tués à la suite de destructions volontaires par tir ou empoisonnement. »

D’ici 2030, 85 individus doivent être relâchés dans les Alpes dans le cadre de ce programme de réintroduction.

Avec AFP

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