On connaît Jean-Baptiste Guegan, sosie vocal de Johnny Hallyday, mais qui est vraiment Jean-Baptiste Guegan, l’artiste, dans sa globalité ?

« C’est plutôt quelqu’un de très simple. Je ne me prends pas la tête, je fais mon métier avec sérieux. J’aime faire plaisir aux autres. »

Un trait de caractère amenant une grosse débauche d’énergie sur scène, comme lors de votre dernier passage au Zénith du Grand Nancy

« Oui… C’est peut-être dans mon caractère, j’ai toujours été comme ça. Quand on fait ce métier, on a un petit côté écorché vif. Donc, on a envie de donner, de faire, de donner du bonheur aux gens, surtout par les temps qui courent. Et on reçoit aussi beaucoup en échange. »

Écorché vif… Justement votre dernier album, « De l’ombre à la lumière », le laisse entrevoir. C’est votre histoire. Comment vit-on une telle charge ?

« Je le vis avec un certain recul… Et il faut prendre du recul. Et puis, je suis très bien accompagné dans ma vie. J’ai une vie très stable. Aujourd’hui, je travaille en famille, j’ai des liens forts avec mes amis avec qui je suis sur scène… On forme une famille quand on part en tournée. Je suis un peu comme un chef d’entreprise. Je gère quand même pas mal de choses. Mais au quotidien, ce n’est que du bonheur ».

Suite au décès de Hallyday, avez-vous ressenti une forme de pression, d’attente venant de ses fans ?

« Je l’ai plutôt bien vécu mais pression n’est peut-être pas le mot. J’ai ressenti beaucoup le manque des gens, surtout du côté des fans de Johnny Hallyday puisque je suis moi-même fan. Encore aujourd’hui, il manque. Du coup, je peux comprendre que je puisse combler ce manque. Les fans se sont plutôt tournés vers moi. Désormais, il y a mon public qui vient me voir et il y a celui de Johnny Hallyday. Les deux ne forment plus qu’un, je trouve ça fabuleux. »

Ce public a d’ailleurs découvert votre chanson « Lettre à ma voix ». Était-ce une envie, voire un besoin de dire ces choses-là ?

« Je vais vous raconter une anecdote. Cette chanson existait quand j’ai gagné La France a un incroyable talent. Ycare avait décidé d‘écrire cette chanson pour moi mais elle est restée dans les tiroirs pendant pas mal de temps. Il s’avère qu’il a travaillé sur un album avec Patrick Fiori.

Et un jour, Patrick Fiori m’appelle et me dit : “Écoute JB, Ycare me fait écouter une chanson, mais je ne peux pas la chanter moi, elle te correspond trop.” Je lui dis alors : “Envoie les paroles et la maquette et je vais voir ce que je peux faire.” Au final, elle figure dans le dernier album. Cette chanson est quand même assez mystique. »

Vous évoquez Ycare. On pourrait aussi citer Chimène Badi, Renaud, Michel Mallory… Comment se passent ces collaborations ?

« Je ne suis pas quelqu’un qui enquiquine le monde ! Je suis plutôt quelqu’un d’assez cool. On s’entend bien entre artistes.

Chimène Badi, je l’avais contactée pour faire un duo avec moi quand j’ai fait Bercy, il y a déjà presque trois ans de ça. Ça avait vraiment matché entre nous. Je lui ai reproposé qu’elle fasse une chanson inédite avec moi sur mon nouvel album. Je trouve que sa voix correspond très bien avec la mienne. Et puis, elle a fait un duo avec Johnny Hallyday. Aujourd’hui, on s’est lié d’amitié. »

On vous sent apaisé, vous profitez vraiment de tout ce qui vous arrive dans votre vie d’artiste. Avez-vous, néanmoins, connu une période compliquée, de doute ?

« Oui, des périodes de doute. Et il m’en arrivera encore. J’ai eu quelques petits soucis avec un ancien producteur, mais bon, ce n’est pas grave. Aujourd’hui, il n’y a plus de producteur, je me suis relevé de tout ça. On apprend tous les jours et on fait en sorte que ça n’arrive plus.

Sinon, oui, j’ai eu des bas, bien sûr. Mais j’ai toujours su me relever. Je pense avoir appris de mes erreurs. On en fait tous, et voilà… Tout n’est pas de la faute des autres ! »

Jean-Baptiste Guegan sera en concert au parc des expositions à Vandœuvre-lès-Nancy le samedi 7 juin, à 20 h 30.