L’évêque de l’Église gallicane, soupçonné d’appartenir à un vaste réseau de pédocriminalité, s’est jeté du troisième étage au domicile de sa mère à Geispolsheim, près de Strasbourg, ce vendredi matin a-t-on appris auprès de son avocat.

Me Michael Wacquez, l’avocat de l’évêque gallican se présente tout seul face aux juges du tribunal de Strasbourg, ce vendredi 23 mai après-midi. « Je ne suis pas en mesure de vous produire des pièces médicales mais il est dans le coma et son pronostic vital est engagé. »

Son conseil fustige l’attitude de certains médias : « Il y en a qui ont campé devant chez lui hier soir. D’autres ont prétexté un reportage sur l’église gallicane pour l’interroger sur l’affaire. » Il parle d’une « pression qui montait » chez son client.

Le dossier renvoyé au 6 août 2025

Hier, jeudi 22 mai, le mis en cause, âgé de 45 ans, se disait « dévasté ». « Il a reconnu les faits et voulait s’en expliquer devant la justice. Il souhaitait surtout se soigner », poursuit son conseil.

Après sa garde à vue, le prêtre avait été présenté devant le procureur le 21 mai. Ce dernier avait ensuite saisi le juge des libertés et de la détention pour un placement en détention provisoire. Le suspect avait finalement été placé sous contrôle judiciaire.

A l’audience, la procureure Agnès Robine a confirmé l’ouverture d’une enquête après la défénestration du mis en cause « pour déterminer les circonstances » du drame.

Le tribunal a renvoyé le dossier au 6 août 2025 et a maintenu le contrôle judiciaire du prévenu avec l’interdiction d’entrer en contact avec tout mineur.

55 hommes interpellés dans 42 départements

Entre lundi 19 et jeudi 22 mai, cinquante-cinq hommes ont été interpellés en France dans le cadre d’une vaste opération de démantèlement d’un réseau de pédocriminalité officiant via la messagerie cryptée Telegram.

Les mis en cause, âgés de 25 à 75 ans, échangeaient sur la messagerie Telegram et étaient en lien avec des pédocriminels « extrêmement dangereux », incarcérés depuis l’été dernier, a expliqué le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Office des mineurs (Ofmin).