Les deux chercheurs belges qui ont potentiellement trouvé le nouveau traitement du VIH.En France, Santé Publique France estime à environ 200 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH, avec 5 000 nouvelles contaminations par an. © Freepik

L’annonce a été faite le 21 mai 2025 dans la revue Nature Communications : des scientifiques de la prestigieuse université KU Leuven (Université catholique de Louvain) ont développé une double stratégie pour endormir le virus de l’immunodéficience humaine (VIH, le virus du SIDA) de manière prolongée. Une découverte saluée par la communauté scientifique internationale, tant elle pourrait modifier en profondeur la vie des patients.

Aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH doivent suivre un traitement antirétroviral à vie. Ces médicaments ne guérissent pas l’infection, mais permettent de contrôler la charge virale pour empêcher la progression vers le sida. Le virus reste cependant présent dans l’organisme, à l’état latent, prêt à se réactiver si le traitement est interrompu.

Le défi, depuis plusieurs années, est donc de trouver une méthode permettant non pas seulement de contrôler, mais de neutraliser le VIH de manière stable. Et c’est précisément ce que semblent avoir accompli les chercheurs belges.

Une stratégie en deux temps pour désarmer le virus Désorienter le virus : une attaque contre son “GPS”

Leur méthode repose sur une approche en deux volets, aussi novatrice que prometteuse. D’abord, le VIH a une capacité redoutable à insérer son matériel génétique dans les zones les plus actives de notre ADN, celles qui favorisent sa réplication. 

L’équipe de la KU Leuven a réussi à inhiber ce mécanisme d’orientation, privant le virus de son “système GPS moléculaire”. Résultat : il s’intègre dans des régions moins propices à sa réactivation, rendant son éveil beaucoup plus difficile.

Identifier et neutraliser les cellules infectées : le “code-barres” génétique

En parallèle, les chercheurs ont conçu un système de marquage moléculaire, une sorte de “code-barres” qui permet de localiser précisément les cellules infectées. Une fois repérées, ces cellules peuvent être neutralisées ou désactivées, plaçant le virus dans un état de sommeil profond sans possibilité de reprise d’activité.

Selon le Pr Zeger Debyser, directeur de l’équipe, cette combinaison pourrait “offrir une véritable alternative aux traitements chroniques actuels, en visant une rémission prolongée, voire potentiellement une guérison fonctionnelle”.

Quels bénéfices pour les patients ?

Si cette approche s’avère concluante chez l’humain, les bénéfices seraient immenses :

Où en sont les recherches ?

La première étape de cette méthode, visant à désorienter le virus, est déjà entrée en phase d’essai clinique. Des tests sont en cours pour vérifier la sécurité et l’efficacité de cette approche chez l’humain. La seconde phase, qui implique le ciblage précis des cellules infectées, est encore en préparation.

Les chercheurs se montrent prudents mais confiants. “Nous devons encore franchir plusieurs étapes, notamment valider ces résultats à grande échelle. Mais c’est la première fois que nous parvenons à combiner ces deux stratégies avec un tel succès en laboratoire”, indique le Pr Debyser.

À SAVOIR

Chaque année, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 1,3 million de personnes sont contaminées par le VIH. En 2022, près de 630 000 décès liés au sida ont été enregistrés dans le monde. 

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