Le photographe, qui a collaboré avec les agences Sygma, Gamma et Magnum, témoignait de la nécessité de vivre au quotidien dans des pays aussi divers qu’éloignés.
Le photographe franco-brésilien Sebastião Salgado est mort à 81 ans, a annoncé vendredi après-midi l’Académie des Beaux-Arts française, dont il était membre depuis 2016, « grand témoin de la condition humaine et de l’état de la planète ».
« À travers l’objectif de son appareil, Sebastião s’est battu sans relâche pour un monde plus juste, plus humain et plus écologique, écrit pour sa part sa famille, dans un communiqué distinct. Photographe parcourant le monde sans arrêt, il a contracté une forme particulière de malaria en 2010, en Indonésie, dans le cadre de son projet Genesis. Quinze ans plus tard, les complications de cette maladie se sont transformées en une leucémie sévère, qui a eu raison de lui. » « Outre son épouse Lélia, Sebastião laisse ses fils Juliano et Rodrigo, ainsi que ses petits-enfants Flávio et Nara », précisent encore ses proches.
Sebastião Salgado, né le 8 février 1944 dans le Minas Gerais, au Brésil, installé à Paris jusqu’à ses derniers jours, a toujours été attaché au droit à la vie, à l’asile, à la liberté de pensée et de religion. Des thèmes et des valeurs qu’il a illustrés dans son travail quotidien à travers le monde.
Un observateur des peuples et des paysages
À lire aussi
« Un chasseur de lumières dans un monde de ténèbres »: Sebastião Salgado commente ses images iconiques
Le photographe, qui a collaboré avec les agences Sygma, Gamma et Magnum, témoigne de la nécessité de vivre au quotidien dans des pays aussi divers qu’éloignés. Kenya, Mexique, Mozambique, Philippines, Rwanda, Somalie, Soudan ou Tanzanie, Salgado observe les peuples mais aussi les paysages qu’il rend malgré tout majestueux, avec ses tirages en noir et blanc.
À ses côtés, et non derrière lui, comme il aimait à le dire, se tenait depuis Soixante ans son inséparable compagne Lélia Wanick Salgado, sans qui la carrière du photographe n’aura pas été la même. « Elle a toujours veillé à tout, aux tirages, eux expositions, aux éditions », raconte Cyril Drouhet, directeur photo du Figaro Magazine.
Salgado était attendu samedi à Reims avec toute sa famille et notamment son fils Rodrigo, peintre dont les toiles vont inspirer une série de vitraux. « Un lien très fort lie Sebastião Salgado et Rodrigo, relate Cyril Drouhet. Il se faisait une joie d’aller à Reims, expliquant qu’après sa mort, dans cinquante ans, il ne restera plus rien de son œuvre, “alors que Rodrigo, à travers ses vitraux, sera là pour l’éternité”. »
Accéder au diaporama (12)
Plus d’informations à venir…