Un nouveau chapitre de l’histoire hospitalière de Rennes (Ille-et-Vilaine) va s’ouvrir. Implantés dans le quartier du Blosne, l’hôpital Sud, sa maternité de niveau 3 et l’ensemble de ses activités de santé rejoindront bientôt le site de Pontchaillou actuellement en profonde restructuration. « La vétusté, l’inadaptation des bâtiments actuels et la dispersion géographique des activités, spécialités et équipes expliquent ce choix stratégique », souligne l’ex-directrice générale du CHU, Véronique Anatole-Touzet, qui a quitté ses fonctions le 1er mai dernier (en attendant la nomination de son successeur, l’intérim est assuré par Anne Kittler, directrice générale adjointe).

Aujourd’hui, le personnel et les patients parcourent chaque année quelque 340 000 km entre les deux sites du CHU. Le regroupement à Pontchaillou limitera leurs déplacements tout en rapprochant la maternité des urgences et des services de soins spécialisés. Conçu pour s’adapter aux évolutions démographiques comme technologiques, le futur pôle mère-enfant actuellement en chantier accueillera l’ensemble des activités de l’hôpital Sud au sein d’un même bâtiment de 40 000 m2 répartis sur huit niveaux.

Un ruisseau canalisé à renaturer

Prévu en 2028, ce transfert des activités libérera 7 ha dans le quartier du Blosne, en bordure de la rocade. Un vaste terrain que Rennes Métropole a souhaité acquérir. L’opération d’aménagement qui y est envisagée s’inscrira dans une démarche de recyclage urbain sans précédent. « L’hôpital Sud est la dernière pièce, et pas la moindre, de la ZUP Sud démarrée dans les années 1960. Sa transformation s’inscrit aujourd’hui dans la dynamique de renouvellement urbain du quartier du Blosne dans le cadre du NPNRU », souligne Marc Hervé, premier adjoint en charge de l’urbanisme.

Si rien n’est encore programmé, la collectivité a d’ores et déjà posé les grandes orientations qui guideront le projet : mixité fonctionnelle, logistique urbaine, activités productives et économie circulaire, services publics et enseignement supérieur, logement… Le projet s’accompagnera d’un volet renaturation.

Actuellement canalisé sous la rocade, le Blosne, le ruisseau qui a donné son nom au quartier, sera restauré au bénéfice de la biodiversité et des liens ville-campagne.

Edifié dans les années 1980, le bâtiment d’origine, un vaisseau de béton en forme de X, affiche une surface de plancher de 56 000 m2 . « La conservation de cette architecture hospitalière dite Fontenoy a été posée par la métropole dans une logique de réemploi et de construction décarbonée », poursuit Marc Hervé.

Tout reste donc à imaginer. Y compris la phase d’urbanisme transitoire qui précédera le projet futur. C’est dans cette logique prospective qu’ont travaillé des étudiants urbanistes, écologues, ingénieurs, rejoints par les jeunes architectes du concours Europan. Présentées dans le cadre d’une exposition itinérante, leurs propositions concilient les caractéristiques techniques de l’existant avec les enjeux urbains, sociaux et environnementaux. La reconversion d’envergure de l’ancien site de l’hôpital Sud devrait être finalisée à l’horizon 2038.