Ce n’était déjà plus qu’un secret de Polichinelle depuis de nombreux mois. C’est désormais officiel : le LR Dino Cinieri, 70 ans, sera bien de la bataille pour les élections municipales de 2026 à Saint-Étienne.

Son nom ne dit peut-être pas grand-chose aux Stéphanois. Les habitants de l’Ondaine et du Pilat, eux, le connaissent beaucoup mieux : il a été maire de Firminy de 2001 à 2008 et député de la 4e circonscription de 2002 à 2023. Un « dinosaure » de la politique, donc. Proche de Laurent Wauquiez et farouche opposant au maire sortant, Gaël Perdriau.

Un casting « 5 étoiles », peu de « jeunes premiers »

Dino Cinieri a publiquement dévoilé ses intentions ce vendredi matin, lors d’une conférence de presse organisée au restaurant Le Glasgow, à quelques mètres de la mairie qu’il se verrait bien investir dans dix mois.

Mais rien ne dit que l’ex-député ligérien sera tête de liste. Car il n’était pas venu seul à cette conférence de presse. Autour de lui, un autre ancien député, un député toujours en fonction, un ancien adjoint dissident de Gaël Perdriau, un ancien président d’agglomération… Un casting « 5 étoiles », en quelque sorte. Avec pas beaucoup de « jeunes premiers » et une seule femme…

Dans le détail, étaient présents Quentin Bataillon représentant le parti Renaissance, Zahra Bencharif pour le Parti radical de gauche, Alain Berthéas pour le Parti radical, Lionel Boucher pour l’UDI, Emmanuel Mandon pour le MoDem et Éric Le Jaouen pour Horizons, lui qui avait pourtant déclaré se lancer seul en février dernier

« Ce qui nous importe, c’est Saint-Étienne et l’intérêt général »

Au terme de « plusieurs mois de discussions », Dino Cinieri a donc réussi le tour de force de réunir tout ce petit monde autour d’un objectif commun : remporter la mairie stéphanoise l’an prochain pour en finir avec l’ère Perdriau et « cette situation malsaine (liée à l’affaire de la sextape, N.D.L.R.) qui entache l’image de la ville et paralyse son économie », pour reprendre les mots de Zahra Bencharif : « Il est temps de tourner la page des querelles stériles. » « Il faut sortir Saint-Étienne de son isolement d’avec les autres collectivités, ce n’est plus tenable », a ajouté Lionel Boucher.

« Nous avons choisi de dépasser les clivages politiques, car ce qui nous importe aujourd’hui, c’est Saint-Étienne et l’intérêt général. Nous avons déjà commencé à travailler, mais notre projet, qui vise à remettre la ville en mouvement et à la transformer en profondeur, sera élaboré avec les Stéphanois », a assuré Dino Cinieri.

Et ce dernier d’ajouter : « Nous voulons incarner un nouvel espoir, proposer un nouveau contrat de confiance. Ceci pour redonner à Saint-Étienne le souffle dont elle a besoin, et surtout pour que les Stéphanois soient à nouveau fiers de leur ville. »

« Les Stéphanois souhaitaient cette union »

« C’est un arc républicain historique que nous avons réussi à former », ont tour à tour insisté les différents responsables politiques. « On a entendu le message des Stéphanois qui souhaitaient qu’on s’unisse. On partage tous le constat d’un déclin de la ville à tous les niveaux et on va créer un projet puissant pour réenchanter l’ensemble des quartiers », a promis l’ancien député Quentin Bataillon. Qui a en outre assuré : « On sera rassemblés jusqu’au bout de la campagne et jusqu’au bout du mandat. »

« Ce n’est pas une union de façade. Il y a eu des discussions, c’est normal, mais on n’a pas mis longtemps à s’entendre », a repris Dino Cinieri. Une union qui a été « validée au niveau national par nos partis respectifs » et qui a déjà reçu le soutien de personnalités locales telles que le président du conseil départemental, Georges Ziegler (LR).

« Aucun accord avec les deux extrêmes »

Et cet arc républicain (baptisé « Saint-Étienne ensemble 2026 ») pourrait encore s’étendre dans les prochaines semaines ou prochains mois, Dino Cinieri se disant prêt à accueillir « toutes les bonnes volontés qui veulent agir pour notre ville, de Maurice Vincent (ancien maire PS de 2008 à 2014, N.D.L.R.) à Michel Thiollière (ancien maire Radical de 1994 à 2008, N.D.L.R.) ». Avec une ligne rouge qui ne sera pas franchie, promet le collectif : « Il n’y aura aucun accord avec les deux extrêmes, le RN et LFI. »

Un sondage pour désigner la tête de liste

Tout ceci étant dit, la question que tout le monde se pose, c’est qui conduira cette liste d’union et qui sera donc potentiellement le prochain maire de la 13e ville de France ? Il faudra attendre encore un peu pour le savoir. Un sondage sera en effet commandé fin septembre ou début octobre à un institut indépendant : « On ne veut pas que ce soient les partis politiques qui désignent un candidat, mais les Stéphanois. » Quels noms seront proposés aux suffrages ? Le mystère demeure.

En tout cas, à dix mois des élections, tandis que la gauche stéphanoise semble bien mal embarquée pour partir unie, la droite, elle, est déjà en ordre de bataille. Gaël Perdriau est prévenu.