Il y a trois ans pour son premier concert à l’Orange Vélodrome, Jul était arrivé en T-Max depuis les airs. Il y a un mois, au Stade de France, le rappeur marseillais de 35 ans était descendu du ciel sur les chants corses de son titre Capata. Ce vendredi 23 mai, quelques minutes avant le début du concert, tout le monde se demandait quelle surprise il allait réserver à Marseille.

Excitée et fébrile, alors qu’un compte à rebours apparaissait à l’écran, la foule scrutait les moindres recoins du stade, notamment une issue de secours où la sécurité jouait des coudes… Jusqu’à ce que… dans une explosion de joie et de cris stridents frôlant l’hystérie, elle croit le voir enfin apparaître du haut de la vague blanche, comme dans l’enceinte de Saint-Denis, avant de se lancer dans le vide… Un masque sur son visage, le Jul présumé gagnait la terre ferme avant d’enfourcher un deux-roues et de rejoindre la scène au milieu d’une horde de danseurs et de riders arborant le même déguisement. Au terme d’un jeu de cache-cache, Jul apparaît enfin au milieu de la scène centrale, par une trappe souterraine sur le son de Phénoménal.

73 128 fans : Jul pulvérise le record de spectateurs

Dans son traditionnel survêtement D’or et de platine et son combo claquettes-chaussettes, lunettes de cycliste sur le nez et casquette à l’envers sur sa nuque longue, Jul enchaîne alors sur Wesh Alors, devenu l’hymne des victoires de l’OM. Mais le triomphe qu’on fête ce soir-là est bien celui de cet enfant de Marseille à la trajectoire folle. « Alors, comment elle va ma ville ? lance-t-il dans un large sourire. Première chose : merci ma team Jul. C’est trop. « Mercé la zone ». Une zone qui se compte à 73 128 fans, Jul pulvérisant le record détenu depuis 2022 par Indochine avec 59 400 spectateurs. 

Sur le bien nommé La Faille, des secousses sont ressenties de la pelouse aux gradins. « Vous êtes chauds, on va le fissurer direct, le stade ! » prédit-il mettant « Marseille en Y » entouré de motards et de flammèches, lui-même au guidon de son bolide pour C’est pas des LOL avec Jimmy Sax. Il flotte alors un air d’Ibiza dans un stade transformé en dancefloor géant. 

Fumigènes, medley, références à la Corse…

Pour son doublé, Jul a en effet réuni musiciens et danseurs pour que la fête soit totale. Lui même abasourdi par les cris de sa team (« ça déchire », dit-il), il savoure son moment, disant vouloir prendre son temps. Ça tombe bien, la team Jul n’est pas près de le laisser filer. Sur Bwo, on craque les fumigènes. Et c’est parti sur les chapeaux de roues pour 2h30 d’une célébration joyeuse et populaire. « C’est ma ville, t’es fou quoi ! » lâche-t-il, bien plus détendu que lors de son concert au Stade de France.

Le volcan olympien est forcément en éruption au rythme des titres qui invitent à s’ambiancer :  Oh qu’elle est belle, Tchikita, Vanillée avec Houari, Ma jolie, Juste un bisou avec Naza… Et après un medley, il fait vibrer ses origines corses sur le titre Capata, vêtu de blanc à la croix bleue de Marseille, et escorté de drapeaux à l’effigie de l’île de beauté. Il réapparaît ensuite dans une bulle pour une séquence émotion avec Je suis pas fou, Mama et son cœur battant dédié à toutes les mamans ou encore Sous la lune suspendu sur une balançoire. 

Hommage à Werenoi décédé

« Juste une pensée pour Werenoi, ça m’a rappelé qu’on est petit dans ce monde et que ça peut arriver à tout le monde et qu’il faut penser à nos proches. Qu’il repose en paix », a-t-il aussitôt ajouté, avant d’aller au contact de sa zone.  » Ça fait plaisir !  » dit-il enchaînant les checks.  » La team Jul « scande-t-il mettant en Feux le stade avec Poupie. Un freestyle revient sur ses débuts avec Planète rap sur Skyrock, avant de faire une grosse dédicace aux supporters de l’OM, à Pablo Longoria et Medhi Benatia. Et d’entonner un Aux Armes repris dans les travées. 

Les invités de marque de la soirée sont alors PLK pour Postiché et SDM pour Je fais plaisir à la zone. Et Jul enlève ses lunettes pour un final explosif spécial Marseille roue arrière sur Pow Pow, « j’oublie pas d’où je viens », puis Alors la zone, La Bandite a cappella, Avant la douane, qui mettent le stade en Y. Des pogos éclatent dans la fosse sur Asalto avant une grosse dédicace à ses proches.  » Je me suis régalé, conclut-il. Inoubliable ! Faites le signe, ma team ! La vérité, quoi vivre de mieux ? Je veux rester là toute ma vie. Je vous aime « . 

Comme promis dans un post Instagram lancé quelques heures plus tôt, le stade a fini à l’envers sur un J’oublie tout repris à l’unisson et les feux d’artifice. Pour la victoire de l’enfant de Marseille.